Des rassemblements, des défilés et des barrages filtrants sont prévus dans les principales villes de Franche-Comté. Et décidés entre syndicats et préfectures.
Manifester est un droit constitutionnel mais tout n’est pas autorisé. D’ailleurs, selon le code de la sécurité intérieure et son article L211-1 : « Sont soumis à l'obligation d'une déclaration préalable tous cortèges, défilés et rassemblements de personnes, et, d'une façon générale, toutes manifestations sur la voie publique. »
Les organisations syndicales doivent déclarer leur point de rassemblement et le parcours de la manifestation au plus tard trois jours avant la date. Suite à cette formalité, elles reçoivent un récépissé du préfet si la commune se situe en zone police ou bien du maire si elle dépend du ressort de la gendarmerie.
Seules barrières à une manifestation : les troubles à l’ordre public. Les organisations syndicales sont responsables du maintien de l’ordre. La police et la gendarmerie interviennent pour assurer la sécurité routière.
Situations diverses d’un département à l’autre
Maxime Gutzwiller, directeur de cabinet du préfet du Jura, se réjouit : « Nous avons géré les 7 premières journées de mobilisation dans le dialogue avec les syndicats. Tout s’est très bien passé alors que les rassemblements ont réuni des milliers de personnes, ce qui était tout à fait inédit dans notre département. »
A Besançon, même satisfaction, les 7 premières journées se sont, là aussi, déroulées sans incident majeur. Le service de communication l’affirme : « Les organisations syndicales sont à l’initiative du lieu de rassemblement et du parcours. Tout a été validé sans problème par la préfecture à chaque fois. "
C’est en Haute-Saône que les relations entre préfecture et syndicats étaient compliquées. Étaient car une « explication franche et directe » a eu lieu en début d’après-midi ce mardi 14 mars. « Franche et directe » selon le représentant départemental de la CFE-CGC, Thierry Pagot. Depuis le début de ces actions de revendications, les syndicats avaient le sentiment que « le préfet faisait du zèle » en s’opposant à certaines de leurs actions comme en retirant des banderoles ou en interdisant des occupations de ronds-points. Après cet échange, toutes les initiatives des syndicats ont été acceptées par la préfecture pour la huitième journée d’action ce mercredi 15 mars.
Le préfet de Haute-Saône, Michel Vilbois, lui aussi, se félicite de cette entrevue qu'il qualifie "d'explication sereine". Il ajoute : "Il y avait des malentendus mais il n'y a jamais eu de débordements..."
A chacun sa façon de protester
Pour la 8e journée de mobilisation, mercredi 15 mars, plusieurs modes de protestation ont été choisis par l’intersyndicale de chaque département, intersyndicale qui regroupe 8 organisations. Simple rassemblement, défilé, barrages filtrants aux ronds-points…
Pour le Doubs, à Besançon, le point de rendez-vous a été fixé à 14 heures, au parking Battant, comme pour la manifestation du 7 janvier ; à Pontarlier, à midi, les manifestants réunis Place d’Arçon défileront en ville pour revenir à leur point de départ ; à Montbéliard, le lieu de rassemblement, c’est le parc de la Roselière à 14 H 30, ensuite un circuit en ville est prévu.
Concernant le Jura, des barrages filtrants sont annoncés sur Dole et Lons-le-Saunier, aux ronds-points principaux des deux villes durant toute la journée et une manifestation aura lieu à Saint-Claude à 10 H 30. Attention, la préfecture insiste : des barrages filtrants, oui, mais pas de blocages des ronds-points ! Donc, les anti-réformes des retraites arrêteront les automobilistes quelques minutes, le temps de distribuer les tracts.
Dans le Territoire de Belfort, comme d'habitude, le lieu de rassemblement est annoncé à la Maison du Peuple, à 10 heures.
En Haute-Saône, l'intersyndicale a fixé le rendez-vous principal à la gare de Vesoul à 10 h. De plus, une dizaine de barrages filtrants seront installés aux abords des principales villes du département ou en des lieux stratégiques : Vesoul, Port-sur-Saône, Lure, Saint-Sauveur ou encore Vallerois-Lorioz.