Quand des étudiants issus des formations en santé, volontaires, donnent de leur temps pour dédramatiser l’univers hospitalier. Leur public : essentiellement des enfants de maternelle mais pas seulement. Jeudi 11 mars à Besançon, des jeunes primo-arrivants avaient rendez-vous pour leur doudou malade avec ces médecins en herbe.
Salman arrive avec son doudou fraichement nommé « Pogba ». Il faut dire qu’avec sa tenue de sport, il a tout d’un champion. Malheureusement Pogba est sur la touche, il a mal au dos. Il faut vite le soigner. En venant à la faculté de médecine, une horde de médecins va s’occuper de lui.
À commencer par Noéline. Nounoursologue. Étudiante en deuxième année de médecine, la jeune fille n’est pas arrivée ici par hasard. Elle se forme pour devenir pédiatre. A l'hôpital des nounours, elle est bien à sa place et apprécie ce premier contact avec les enfants.
Je trouve ça intéressant. On essaie de dédramatiser l’acte médical. Pour moi, c’est une bonne approche avec les enfants.
Noéline
Noéline commence par poser de nombreuses questions à Salman. L’âge, le poids, la taille de Pogba et arrive la grande question.
Où a-t-il mal ton doudou ?
S’ensuit un examen classique administré par les sages-femmes avec prise de constantes puis une longue déambulation pour que Pogba soit vu par le plus grand nombre.
Dédramatiser les soins médicaux
Ces futurs soignants sont aux petits soins du dos de la peluche. Osculation, radiologie, chirurgie, pose d’attelle. Le vaillant Pogba repartira avec son diplôme de doudou courageux. Et son petit propriétaire Salman avec certainement moins d’appréhension, si par malchance, il devait faire un séjour à l’hôpital.
Les jeunes médecins pour la plupart en seconde et troisième année de médecine ont été préparés auprès d’une pédopsychiatre pour les aider à mieux appréhender les enfants. Avec des mots simples, des gestes, les étudiants expliquent les soins qu’ils apportent. L’enfant les écoute, participe et s’habitue peu à peu à la blouse blanche.
Eve Perrin est en seconde année de l'école de sage-femme, elle souligne l'importance de faire découvrir aux enfants le monde de l’hôpital.
« C’est un milieu très impressionnant, et les initier d’une manière plus douce, peut les aider », dit-elle.
Une centaine d'étudiants en médecine nounoursologues volontaires
Pour Maël Font, en deuxième année de médecine, le tout est de vulgariser au maximum, encore plus avec des enfants allophones. Il doit s’appliquer à trouver les mots que l’enfant comprendra. « Plus on explique aux patients et aux enfants, plus ils comprennent la démarche, plus ils vont prendre leur traitement, mieux ils vont guérir» estime-t-il. Maël veut devenir professeur en médecine.
À l’origine de l'opération l'hôpital des nounours, Clara-Luna Valle-Estienney et Elise Minary. Elles font partie de l’association de la corpo de médecine, ce temps d'animation avec les enfants est un point fort dans l’année. Elles y travaillent depuis le mois de janvier. Il a fallu contacter l’hôpital et les pharmacies pour avoir du matériel, faire les plannings.
C’est satisfaisant de voir arriver les classes et de voir repartir les enfants avec le sourire.
Elise
« C’est un plaisir de partager ce qu’on apprend tous les jours » ajoute Clara-Luna.
Les deux jeunes femmes n’ont pas de mal à recruter, d’une année sur l’autre, les étudiants se portent volontaires. Ils étaient plus d'une centaine cette année encore.
Du 8 au 11 mars, plus de 300 enfants de sept écoles maternelles auront pu profiter de l'opération "l'hôpital des nounours".