Le dessinateur et caricaturiste du Monde Plantu sillonne les hôpitaux de France malmenés par deux ans de crise sanitaire du covid, des fermetures de lit et des urgences qui craquent ici et là. Au CHU de Besançon dans le Doubs, le dessinateur est venu inaugurer ce mercredi 8 juin une exposition de ses dessins, et rencontrer les personnels.
Ses coups de crayons racontent la crise sanitaire qui s’éternise. Ces soignants en première ligne, qu’on applaudissait à 20 heures. Le covid, virus venu de Chine qui a bouleversé nos vies, fragilisé encore plus le système de santé, poussé des personnels vers d'autres métiers. A Besançon, le dessinateur a passé un moment au service réanimation et celui des maladies infectieuses. 40 malades covid y sont encore hospitalisés.
Au plus fort de la crise, près de 140 malades ont été soignés en même temps au CHU bisontin. “Moi, je suis un citoyen qui dessine, et qui a envie de vous dire merci à travers de petits dessins. Les dessins sont là pour vous applaudir avec le temps, et vous remercier du temps que vous passez avec les gens qui viennent vous voir” lance Plantu.
“La venue de Plantu, ça fait vraiment plaisir, qu’on pense à nous. Et c’est gentil, car on a beaucoup galéré. On a passé une année compliquée, donc c’est gentil, ça fait du bien, c’est bon pour le moral” confie deux soignantes qui repartiront avec des dessins dédicacés de Plantu. “On veut bien qu’il soit ministre de la Santé, il aurait de bonnes idées” lance une autre soignante touchée par la démarche du caricaturiste.
Plantu a souhaité rendre hommage à ces femmes et hommes qui prennent soin de la santé des autres, dans des conditions difficiles actuellement. Selon l’intersyndicale de santé du Doubs, près de 200 fermetures de lits sont actés dans les différents établissements de soins publics du département.
Avec ses dessins, le dessinateur remet l’humain au coeur du système de santé, à quelques jours des élections législatives. “Quand on est dessinateur, on renifle un peu les choses. Je me rends compte qu’il y a des gens formidables dans tous les services hospitaliers. C’est génial de voir à quel point on est une chaîne d’amitiés, d’empathie, et d’amour quand on voit toutes ces personnes qui sont là” confie le dessinateur qui s’interroge aussi sur la politique de santé. “Pourquoi n’y a-t-il plus de médecins d’astreinte de garde dans les villes ? On dit que les gens vont aux urgences pour un bobo, mais à trois heures du matin, il n’y a personne qui décroche” regrette-t-il.
L’exposition des dessins de Plantu au CHU de Besançon sera visible du 8 juin au 14 juillet.