Décrétée en décembre 2000 par une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, cette journée mondiale du 20 juin, est l’occasion de rendre hommage aux personnes qui ont dû tout fuir et de saluer leur espoir et leur courage de reconstruire leur vie en sécurité.
Selon Amnesty international, plus de 21 millions personnes ont dû quitter leur pays parce que ce dernier ne voulait ou ne pouvait plus les protéger. Ces personnes, devenues alors des réfugiés, ont des droits spécifiques. À savoir : ne pas être renvoyées dans leur pays, pouvoir demander la protection d’un autre État, pouvoir franchir, même sans document, une frontière pour se mettre à l’abri.
Accueillir et orienter les réfugiés
Il existe à Besançon différentes associations et structures qui travaillent auprès des réfugiés. La Pastorale des Migrants est l’une d’elle. À sa tête depuis trois ans, Agnès Reuillard est une cheville ouvrière dans l’accueil des migrants. Réfugiés, demandeurs d’asile, demandeurs de régularisation, à la Pastorale des Migrants, chacun est accueilli, écouté et orienté suivant sa demande.
On est là pour les écouter. Ma mission principale est d’organiser des rencontres entre ces personnes exilées et des personnes vivant en France. Il faut faire changer le regard sur les personnes exilées. Les rencontrer fait diminuer la peur.
Agnès Reuillard, responsable de la Pastorale des Migrants à Besançon
Le service diocésain est en lien étroit avec la SPADA, la Structure du Premier Accueil des Demandeurs d'Asile. Les réfugiés y arrivent directement quand ils sont demandeurs d’asile. Quand il y a des besoins d’hébergement d’urgence, la Spada contacte d’abord le 115. Si aucune solution n’est possible, elle fait appel à Agnès Reuillard. Dans son carnet d’adresses, une dizaine de familles d’accueil pourront pour quelques jours loger les primo-arrivants. Ceux-ci trouveront un endroit où dormir le temps d’être orientés par un service de la Préfecture : l’OFII, l’Office Français de l'Immigration et de l'Intégration. Celui-ci peut placer les migrants vers des CADA : Centres d'Accueil de Demandeurs d'Asile.
On reste dans une ligne de discussion avec la Préfecture. On essaie d’avoir une communication apaisée avec les administrations.
Agnès Reuillard, responsable de la Pastorale des Migrants à Besançon
Des réfugiés hommes, femmes comme enfants
Depuis son arrivée à la tête de la Pastorale des Migrants, Agnès Reuillard a comptabilisé 35 nationalités différentes. Dernièrement, elle reçoit beaucoup d’Afghans, de Soudanais, de Guinéens ou des migrants du Congo et de la Côte d’Ivoire. Il y a quelques années, les Albanais, les Kosovars et les Syriens étaient les plus nombreux. Les guerres, les tensions poussent les hommes, les femmes, les enfants à quitter leur pays d’origine. Il y a entre 20 et 30 arrivées par semaine à Besançon.
En cet après-midi de juin, Agnès Reuillard reçoit chez elle deux femmes qu’elle accompagne. Elles sont arrivées toutes les deux en France, en 2019. Zeinab est arrivée de Djibouti avec son fils de 12 ans à l’époque. Zoé* (prénom modifié), victime de violences conjugales, a quitté l’Algérie avec sa fille. Elles ont reçu récemment à quatre mois d’intervalle une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). C'était en début d’année 2023.
On vit au jour le jour. On ne sait pas demain où on sera. Des fois ce n’est pas facile. Est-ce que ton enfant aura un toit pour étudier. Mon fils aussi est très inquiet.
Zeinab, réfugiée de Djibouti
Avec leurs enfants scolarisés et bons élèves, elles espèrent toujours pouvoir rester en France. Zoé*, avec son diplôme de chirurgien-dentiste espère travailler à nouveau. En attendant, et pour s'occuper l'esprit, avec Zeinab, elles sont bénévoles au Secours Catholique.
On garde toujours l’espoir de rester en France. Ca été dur pour ma fille de recevoir tous les courriers pour nous faire partir. Elle pleurait et me disait… "Maman je suis la première au collège mais ça ne sert à rien. "
Zoé*, réfugiée venue d'Algérie
Le 20 juin, la Journée mondiale des réfugiés est l'occasion, pour les associations et le grand public, de saluer la force et le courage de celles et ceux qui ont été forcées de fuir leur pays d'origine.