Elu sur la liste "Besançon maintenant" en 2020, Jamal-Eddine Louhkiar quitte le groupe dirigé par Ludovic Fagaut (LR) mais reste conseiller municipal de la capitale comtoise.
La presse nationale l'avait présenté, en juin 2020, comme "le facteur de droite".
Jamal-Eddine Louhkiar n'est plus facteur. Il n'est plus non plus de droite, en tout cas plus élu du groupe de droite au conseil municipal de Besançon, qu'il annonce quitter ce jeudi 3 février 2022 dans un communiqué.
"Je ne m'y retrouvais plus", nous explique par téléphone celui qui travaille désormais comme responsable d'exploitation dans une société de nettoyage.
Il met en cause le chef de file du groupe de droite à la Ville, le Républicain Ludovic Fagaut.
"Les mots qu'il utilise, en tant que citoyen, ça m'écoeure. Il n'y a plus de respect. Ca va trop loin. Je préfère me retirer".
Jamal-Eddine Louhkiar, à propos de Ludovic Fagaut
"Je suis franchement dégoûté; on ne peut pas être dans l'opposition systématique", regrette le conseiller municipal, qui claque la porte du groupe Besançon Maintenant mais choisit de rester élu, en tant que non-inscrit.
Jamal-Eddine Louhkiar avait été une des figures de la dernière campagne municipale à Besançon. Bien implanté dans le quartier populaire de Planoise, il avait multiplié les visites de terrain avec Ludovic Fagaut. La droite avait d'ailleurs réalisé de très bons scores dans les bureaux de vote du quartier.
La politique, ce n'est pas par intérêt, c'est par conviction
Ludovic Fagaut, Les Républicains
"Je ne regrette rien, mais je ne suis pas surpris", réagit Ludovic Fagaut. Je suis déçu car je me suis battu pour l'emmener sur la liste." Et le chef du principal groupe d'opposition municipale de pointer "les absences à répétition" et "le manque de travail" de son ancien poulain: "Sa dernière intervention, c'est moi qui lui ai écrite, il reprenait ni plus ni moins ce qu'on lui avait préparé".
Contactés, les services de la ville nous indiquent que Jamal-Eddine Louhkiar a participé à 14 des 17 conseils municipaux organisés depuis le début du mandat de l'écologiste Anne Vignot.
A-t-il eu l'impression de servir de caution pendant la campagne électorale? "Evidemment, répond l'ancien facteur. J'étais l'arabe de service, c'est malheureux".
A droite, il s'est senti méprisé, notamment depuis cette investiture aux départementales qui lui est passée sous le nez. "On me l'avait promis", souffle-t-il.
Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas au sein du groupe Besançon Maintenant. Je suis le 4e à démissionner en un an et demi.
Jamal-Eddine Louhkiar
Jamal-Eddine Louhkiar ne renie rien du programme porté pendant la campagne, "une 3e école et un complexe sportif sur Planoise", "l'armement de la police municipale" ou encore "une brigade anti-incivilité".
Pourtant, il assure qu'il "ne défend pas la politique nationale de LR". Bien sûr, il avait pris sa carte au parti l'an passé, mais il l'avoue maintenant: "c'était sans conviction".
