Législatives 2024. "Je suis une personne d'expérience" : l'ancienne ministre Dominique Voynet en duel avec le RN, après le difficile retrait de Benoît Vuillemin

Après deux difficiles nuits de réflexions, Benoît Vuillemin, candidat Renaissance arrivé troisième dans la 2e circonscription du Doubs, au 1er tour des législatives anticipées, a annoncé qu'il se retirait de la course. Dominique Voynet, candidate Nouveau Front Populaire, affrontera Eric Fusis (RN).

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"J'imagine combien ça a pu être difficile, c'est un geste de responsabilité que j'apprécie". Ce mardi 2 juillet, au micro de France 3 Franche-Comté, Dominique Voynet, candidate EELEV - Nouveau Front Populaire qualifiée pour le second tour des législatives 2024, salue la décision de son adversaire, Benoît Vuillemin. En fin de matinée, le candidat Renaissance, arrivé troisième au premier tour, a annoncé son désistement. 

"Il s'agit d'éviter que l'extrême droite ait une majorité absolue au soir du second tour" affirme l'ancienne ministre de l'Environnement sous Lionel Jospin, indiquant qu'elle allait "engager le dialogue avec ses électeurs".

Je crois que beaucoup sont ceux qui reconnaissent que je suis une personne d'expérience qui sait écouter, qui ne vociférera pas, qui fera en sorte de construire des majorités d'idées et de projets

Dominique Voynet, candidate EELV-Nouveau Front Populaire

 Au 1ᵉʳ tour, elle avait réuni 34,16% des voix, devant Eric Fusis, candidat RN, avec 30,12%.

Le dilemme du candidat Renaissance 

"Je n'ai pas dormi" soupire le maire de Saône. Le choix a été cornélien pour Benoît Vuillemin. "Je me retire, voilà."  Le candidat de la majorité présidentielle était arrivée troisième au premier tour dimanche 30 juin, avec 26,79% des suffrages exprimés dans le territoire de Besançon-Ornans-Roulans, il avait refusé de se prononcer le soir même sur son éventuel maintien. "La question, elle se pose, elle ne se décide pas ici sur le plateau de France 3" avait déclaré le candidat Renaissance et maire de Saône.

Au cœur du dilemme : le score du candidat Les Républicains, Daniel Roy, arrivé quatrième avec 7,52% des voix. 4 215 bulletins LR qui auraient pu peser lourd s'ils s'étaient reportés sur le candidat de la majorité présidentielle. Un scénario qui semblait plausible au maire de Saône, qui évoquait en début de matinée un "bloc républicain", "arrivé en réalité premier", le cumul des voix Renaissance et LR distançant d'une petite centaine de bulletins le score de Dominique Voynet.

Mais le soutien des Républicains n'est pas venu : "le candidat Roy nous a dit qu'il ne nous soutient pas" regrette Benoît Vuillemin.

J’ai pris la décision de retirer ma candidature et j’en appelle à la responsabilité des électeurs du camp républicain

Benoît Vuillemin, maire de Saône

Communiqué de presse

Dans un communiqué envoyé ce mardi matin en fin de matinée, Benoît Vuillemin fustige "l'attitude irresponsable et indigne" du parti Les Républicains dans sa circonscription. "Empêché par de sombres manœuvres locales, je suis désolé de ne pas pouvoir vous offrir l’alternative républicaine que vous méritez" a-t-il écrit à l'adresse de ses électeurs.

L'élu critique vivement le choix de Dominique Voynet de ne pas l'avoir contacté pour échanger. "Au soir du premier tour, j'ai eu un contact avec le député sortant, Eric Alauzet, qui m'a conseillé de laisser M.Vuillemin faire son chemin" a répondu Dominique Voynet, "et je crois que si je l'avais appelé, il serait plus malheureux encore".

Un duel Nouveau Front Populaire - RN

Il n'y aura donc pas de triangulaire dans la 2ᵉ circonscription du Doubs, mais un duel EELV - Nouveau Front Populaire vs Rassemblement National. Une perspective qui ne semble pas troubler le candidat Rassemblement National : "en triangulaire ou en duel, je pense que j'ai de bonnes chances, je pense que j'en ai autant" explique Eric Fusis. "Les LR ne viendront pas se mettre sur Mme Voynet, ça, c'est sûr, c'est évident, et tous les gens qui ont voté pour M.Vuillemin ne reporteront pas leur voix sur elle, donc tout reste possible". 

"On continue à faire campagne" a-t-il ajouté, visiblement serein. "Ça suit son cours, en France, on risque de faire sur ce second tour un très bon score, tous les espoirs sont permis". 

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