Ce mercredi 30 mars, le congrès de FNSEA Besançon a accueilli six candidats à la présidentielle pour un "grand oral". Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Valérie Pécresse, Eric Zemmour, Jean Lassalle et Fabien Roussel ont répondu présent. Une rencontre attendue par les agriculteurs.
Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Eric Zemmour, Fabien Roussel, Jean Lassalle et Emmanuel Macron (en vidéo enregistrée) : ces six candidats à la présidentielle sont intervenus ce mercredi 30 mars au congrès de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, à Besançon (Doubs). IIs ont passé le « grand Oral » de la FNSEA à Micropolis et tous ont défendu la souveraineté alimentaire. Côté agriculteurs, ces interventions ont été plutôt bien accueillies.
Un attachement fort des agriculteurs à la souveraineté
Pour les agriculteurs interrogés, les candidats ont plutôt été réceptifs à la "souveraineté alimentaire". En d'autres termes, il s'agit pour la France de ne pas dépendre d'autres pays pour assurer l'alimentation de ses habitants.
C'est ce que pense Etienne Gangneron. Cet homme est agriculteur biologique dans le Cher : « La souveraineté alimentaire est dans tous les discours politiques. C'est quand même un sujet qui nous intéresse, même si elle est très compliquée à mettre en œuvre en raison des coûts de production qui galopent pour les agriculteurs ».
D'autres de ses collègues se montrent plus réservés, du fait de l'absence de certains candidats. « Je regrette que tout le monde n'ait pas voulu venir s'exprimer. La force d'un candidat, ça doit être d'assumer ses convictions », regrette Daniel Perrin, producteur de lait en Meurthe-et-Moselle.
Critique et mise en place d'un autre modèle
Autre ambiance devant Micropolis, où plusieurs associations ont répondu présent pour faire réagir agriculteurs et candidats. C'est le cas de Greenpeace, qui défend une solution alternative.
« Du fait de la guerre en Ukraine, il y a beaucoup de conséquences pour les pays tiers notamment, mais ça a aussi mis en lumière notamment la dépendance de la France et du modèle agricole productiviste européen aux importations d'engrais de synthèse, d'alimentation animale », estime Laure Ducos, chargée de campagne Agriculture et Alimentation pour Greenpeace.
D'après autres militants associatifs, agriculture et environnement peuvent aller de pair. « Nos rivières et l'air sont archi-pollués. Partout où l'on passe, les riverains sont des victimes. Les agriculteurs eux-mêmes sont les premières victimes pesticides », plaide Maria Pelletier.
Pour la présidente de l’ONG Générations Futures, il n'est pas question d'animosité contre le monde agricole. « Nous n'agissons pas contre les agriculteurs : nous voulons au contraire les aider à changer de pratique. Faire en sorte qu'au niveau de l'enseignement et de la recherche qu'on travaille sur ces sujets et qu'on les aide vraiment à changer », ajoute-t-elle.
Le congrès s'est tenu à 11 jours du premier tour de l'élection présidentielle. C'est dimanche 10 avril qu'ils pourront donc savoir si leurs discours ont séduit le jury du "grand oral" de la FNSEA.