BioIMP a été présenté lundi 14 octobre à la presse à Besançon (Doubs). Ce consortium fédère des chercheurs en biologie et micromécanique et des entreprises. Objectif : améliorer le processus de fabrication des biothérapies, aujourd’hui très chères et inaccessibles au grand public.
Pour se soigner, nous utilisons aujourd’hui des médicaments issus de la chimie. Demain, quelle place auront les biothérapies, ces médicaments issus de cellules ou micro-organismes du corps humain ?
95% des biothérapies, sont produites aujourd’hui en dehors de France, aux États-Unis principalement.
BioIMP espère changer un peu la donne. BioIMP, réunit l’établissement français du sang de Bourgogne-Franche-Comté, le laboratoire Femto de l’Université de Franche-Comté, des laboratoires, des startup et entreprise du domaine de la santé comme CellQuest, Lymphobank, RD Biotech…
Ce nouveau bébé lié à la recherche sur de nouveaux médicaments est un projet d’un montant de 20 millions d’euros dont 17 millions sont financés par l’Europe.
Une ambition de produire plus facilement des biothérapies
“Ce que nous avons comme ambition, dans cette région, c’est non seulement d’être producteurs de ces nouveaux médicaments, mais dans des conditions de performance qui permettent des coûts supportables pour les patients, et là intervient l’alliance de la biologie et des microtechniques” explique Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté au micro de notre journaliste Emmanuel Rivallain.
Savoir faire comtois, les microtechniques vont permettre, par exemple, de trier des cellules du sang grâce à une puce fluidique capable de filtrer infiniment petit. Puis pour faire simple, une fois isolés dans le sang, les composés les plus intéressants seront confrontés aux méchantes cellules.
Soigner le cancer ou des maladies dégénératives
Le consortium BioIMP fédère des têtes savantes et des moyens financiers colossaux, car le secteur nécessite des fonds importants. Un espoir pour des malades, comme ceux du cancer ou atteints de maladie dégénératives.
Les biothérapies existent déjà, mais “coûtent excessivement cher, des centaines de milliers d’euros par dose, alors que leur efficacité a été prouvée sur un certain nombre de biomédicaments” note Maxime Adamczweski, ingénieur recherche et développement à l’EFS Bourgogne-Franche-Comté et chef de projet de BioIMP. Le projet est de rendre accessibles les biothérapies, au plus grand nombre de patients. Et de développer de nouveaux médicaments issus du corps humain.
Un enjeu de santé publique
D’ici à 2030, la France s’est donnée comme objectif dans le cadre de France 2030 de promouvoir la souveraineté médicamenteuse en France. Dotée d’une enveloppe de 800 millions d’euros, la stratégie sur les biothérapies et la bioproduction fixe des objectifs ambitieux d'ici à 2025, parmi lesquels doubler le nombre d’emplois du secteur, produire 10 biomédicaments à horizon 2025 et 20 à horizon 2030.
Avec BioIMP, la région Bourgogne-Franche-Comté espère bien capitaliser sur ces avancées médicales, qui devraient permettre la création d’emplois. Combien et quand ? C'est encore une équation inconnue.