La France va connaître une nouvelle vague de chaleur après celle du mois de juin. Les températures vont monter progressivement ces prochains jours et toucher l’Est de la France à partir du mercredi 13 juillet. Des incertitudes demeurent encore sur les évolutions des températures pour la suite.
Les prévisionnistes de Météo-France Toulouse ont donné une conférence de presse ce lundi 11 juillet pour faire le point sur l’épisode de chaleur et de canicule qui se dessine sur la France.
À quoi s’attendre du côté de votre thermomètre ?
La vague de chaleur a commencé à toucher le sud-ouest de la France avec des températures entre 34 et 37 degrés. Mardi 12 juillet, les températures matinales oscilleront entre 18 et 21 sur l’Atlantique, 20 à 23 degrés sur le pourtour de la Méditerranée. Elles grimperont dans la journée à 36 voire 38 ou 39 degrés.
Mercredi 13 juillet, la vague de chaleur va s’étendre vers l’Est. Jeudi, le mercure pourrait atteindre 34 à 36 degrés dans certains secteurs de Bourgogne-Franche-Comté. Un refroidissement suivra, avant une nouvelle remontée des températures.
Le pic des températures sera atteint entre samedi 16 juillet et mardi 20 juillet, explique Sébastien Léas, prévisionniste à Météo-France.
Pourquoi cette vague de chaleur ?
Un axe de haute pression est en place entre le Maroc, la France et les Îles Britanniques. Mais une goutte froide située entre 5000 et 6000 mètres d'altitude sur les Açores va favoriser les remontées d’air chaud depuis le Maroc et l’Espagne. Cette goutte froide favorisera en milieu de semaine de l’air subsaharien d’où des températures étouffantes qui déclencheront logiquement des vigilances orange pour canicule selon les départements.
Réchauffement climatique, l'inéluctable scénario
La multiplication des vagues de chaleur est une conséquence directe du réchauffement climatique, d'après le dernier rapport du Giec. "L'augmentation des extrêmes météorologiques et climatiques a eu des impacts irréversibles poussant les systèmes humains et naturels au-delà de leur limite d'adaptation", écrivent les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.
"Nos étés seront de plus en plus chauds"
Cette vague de chaleur en rappelle d’autres. Depuis 1947, la France a connu 44 vagues de chaleur. En 1947, les températures avaient pour la première fois dépassé la barre des 40 degrés entre le 23 juillet et le 4 août. Plus près de nous, on se souviendra de 1993 (23 jours de vague de chaleur), 2003 et sa canicule qui avait fait 15.000 morts en France. Mais aussi 2016, 2018 et bien sûr 2019 avec un record de température de 46 degrés sur la commune de Vérargues dans l’Hérault.
Une chose est sûre. Le réchauffement climatique, va d’étés en étés faire grimper le mercure. “On va vers des étés de plus en plus chaud ou les 35 degrés seront les normes, les 40 degrés des seuils régulièrement atteints” détaille Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France. Des étés chauds plus précocement ou tardivement.
On s'attend d’ici la fin du siècle à ce que l’été 2003 soit la norme climatique si on reste à ce niveau de rejet de gaz à effet de serre.
Sébastien Leas, ingénieur prévisionniste Météo-France Toulouse
Si le niveau de rejet connaît une forte réduction, les vagues de chaleur seront deux fois plus nombreuses .
Si la réduction de gaz est différée, il y aura trois à quatre fois plus de vagues de chaleur.
Si les rejets continuent à augmenter fortement, les vagues de chaleur que connaît la France seront 5 à 10 fois plus nombreuses alerte Météo-France.
La vague de chaleur qui se profile sera-t-elle comparable, en-deçà ou pire que 2003 ?
Météo-France estime qu’il est trop tôt pour le dire. Et qu’il faut se méfier des projections météo qui circulent sur les réseaux sociaux. Les prévisions météo se font sur la base de centaines de modèles de calculs, prendre en compte un seul modèle qui prévoit 50 degrés par exemple à Mont de Marsan est "un modèle alarmiste à prendre avec des pincettes", précise Sébastien Leas, prévisionniste à Météo-France Toulouse.