"Non aux tirs de loups", 500 personnes ont marché en faveur du loup et de la biodiversité à Besançon

A l’initiative du Pôle Grands Prédateurs et du Collectif Loup Massif du Jura, une marche pour le loup et de la biodiversité a été organisée ce samedi 11 mars à Besançon. 500 personnes ont dénoncé les tirs de défense, et la disparition de l'espèce sur le territoire.

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« Oui au Loup ! Dans le Risoux !  », scandent les manifestants ce samedi 11 mars à Besançon. 500 personnes ont défilé dans les rues, pancartes à la main, en faveur du loup dans la région, à l'appel du Pôle Grands Prédateurs et le Collectif Loup Massif du Jura.

« Dénoncer les tirs »

Parmi eux, Fabrice Monnet. Ce bûcheron indépendant et moutonnier vient « dénoncer les tirs réalisés côté français et côté suisse ». En ligne de mire donc, les tirs de défense qui sont employés contre le canidé, lorsqu'il attaque des troupeaux. Ces mesures de dernier recours, autorisées sur dérogation de la Préfecture, restent très controversées sur l'ensemble du territoire depuis plusieurs années. Le militant suisse, appartenant à l'association Defend the wolf, avait déjà réalisé une grève de la faim en 2016 pour s'opposer à cette pratique : « On a assisté à des massacres malheureusement ».

Sur le territoire, des deux côtés de la frontière franco-suisse, deux meutes ont été identifiées. L'une du côté du Col du Marchairuz dans le Jura vaudois (Suisse) en 2019. L'autre du côté de la forêt du Risoux en 2021. Au printemps 2021, le Pôle Grands Prédateurs et le Collectif Loup Massif du Jura avaient décompté sept loups adultes et cinq louveteaux côté suisse et trois loups adultes et trois louveteaux côté comtois. « Au total, près de la moitié de ces deux meutes a été décimée et l’une comme l’autre se trouvent actuellement en danger de disparition », précisent-elles, dans un communiqué. Raison pour laquelle donc, elles ont organisé cette marche.

Déstructuration de la meute

Fabrice Monnet reprend : « On fait tout depuis des années pour que le loup s’installe et puisse reconquérir le territoire, pour qu’il revienne. On prône la préservation de notre biodiversité, de la faune. Et de l’autre côté, on se permet tout et n’importe quoi alors que le loup reste une espèce protégée. » Le bûcheron helvète fait alors référence au tir de défense de septembre 2022. La louve alpha de la meute du Risoux avait été tuée, ce qui menaçait alors l'avenir de l'espèce sur le territoire.

« Tuer un mâle ou une femelle alpha, donc un individu reproducteur, cela déstructure la meute. Les individus partent tous azimuts, lance Alain Prêtre, du Collectif Loup Massif du Jura. Or, ce qui fait la force d’une meute, c’est son collectif, pour appâter des grands cerfs ou des sangliers. »

« La solution de facilité, c’est de sortir le fusil et de tirer les loups »

Alain Prêtre, Collectif Loup Massif du Jura

Pire encore, d'après le Comtois, cette déstructuration de la meute entraînerait des effets non désirés : « Désormais, ils n’ont plus cette capacité de tuer des grands animaux sauvages, donc ils se reportent sur les veaux ou les génisses par exemple qui sont des proies beaucoup plus faciles à capturer. Donc en pensant protéger les troupeaux, le bétail, on arrive à l’inverse du but recherché. »

« Un déni de démocratie » 

Les 500 personnes ont quitté le quartier de Battant pour rejoindre la Préfecture du Doubs. Ils et elles ont trouvé porte close. Patrice Raydelet, Secrétaire du Pôle Grands Prédateurs dénonce cette situation : « Cela prouve une fois de plus que c’est un déni de démocratie. Si c’est une délégation de la filière comté, ou de la filière chasseur, je pense que Monsieur le Préfet ouvre ses portes, alors qu’ils défendent leurs intérêts. Nous, nous défendons les intérêts de l’ensemble de la population, et nous ne cassons le nez sur la porte. » 

Selon lui, la préservation du loup sur le territoire est un enjeu environnemental nécessaire. « Le Préfet, comme les autres, fait partie du même territoire que nous essayons de défendre, déclare-t-il. Les petites guéguerres en 2023 alors qu’il y a le feu sur la planète, il faudrait peut-être passer à autre chose. »

Une espèce qui a fait son retour en 1992

Le Pôle Grands Prédateurs et le Collectif Loup Massif du Jura rappellent que le loup avait été « exterminé par les chasseurs il y a moins d’un siècle ». Ainsi, le retour du loup gris dans le massif du Jura a été engagé en 1992, « dans une dynamique de recolonisation de l’espèce ». Ce sont des individus de la Chaîne des Appenins en Italie qui se sont déplacés dans les Alpes du sud (Mercantour).

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