C'est l'une des annonces faites ce matin par le Président de La République qui présentait le plan de lutte du gouvernement contre la pauvreté.
Emmanuel Macron a souhaité jeudi un "accès universel" à la cantine pour les enfants les plus défavorisés "en développant les repas à un euro" dans les petites communes et les quartiers prioritaires, lors de la présentation de sa stratégie pauvreté.
"L'alimentation est un droit fondamental des enfants qui peine à être garanti", a déclaré le chef de l'Etat. Le Président de la République souhaite un "accès à la cantine plus universel" avec "des repas à un euro" et des petits-déjeuners proposés dans les écoles prioritaires "afin de s'assurer que tous les enfants commencent la journée dans les mêmes conditions".
La cantine pour tous, moins chère. Un casse tête qui attendrait donc les élus ?. Qui financera ces repas à petits prix ? Faudra-t-il agrandir les cantines scolaires pour accueillir les enfants ?
A Besançon dans le Doubs, plusieurs parents n'ont pas eu de places pour leurs enfants dans les cantines scolaires de la ville. Selon la FCPE, en 2018, 480 enfants n'ont pas eu de réponse favorable à leur demande. 400 enfants sont encore en attente confirme Yves-Michel Dahoui adjoint à l'Education.
"Des repas à un euro, l'idée du gouvernement est bonne. La question qui se pose c'est qui va payer ? A-t-on vraiment étudié le coût de cette mesure ? " s'inquiète l'élu bisontin qui craint que le financement ne soit la charge des collectivités locales. 4.500 élèves de maternelle et primaire déjeunent à la cantine sur 9.000 enfants. Si d'autres arrivent en masse, comment faire ?. "Cette mesure aura un impact sur nos finances" déclare Mr Dahoui qui va dans les prochains jours essayer de chiffrer l'annonce du Président Macron.
A Besançon, une maman avait déposé un recours en justice pour obtenir gain de cause pour son fils de 8 ans. Le tribunal administratif de Besançon avait jugé la décision de la ville illégale. Le tribunal s'est appuyé sur loi Égalité et citoyenneté du 27 janvier 2017. Une commune qui crée une cantine scolaire ne peut pas opposer l'argument du manque de places pour refuser l'accueil d'un enfant. La ville avait fait appel.
A Besançon, depuis la rentrée 2018 et le retour à la semaine de 4 jours, le nombre de places a été augmenté dans les cantines. Certaines d'entre elles assurent un double service en rallongeant la pause méridienne.
Le coût d'un repas au restaurant scolaire à Besançon était de 10.03 € en 2015, dont 1,62 € pour les denrées alimentaires, 2,43€ pour la préparation et la livraison, 2.70€ pour le service et l'entretien et 3.27€ pour l'encadrement des enfants.
Personne ne paye le prix fort explique Yves-Michel Dahoui. Le prix pour les parents oscille entre 1,50 et 5,80 €.