Le groupe local du traitement de la délinquance (GLTD) mis en place à Besançon, en septembre 2017, dresse le bilan ce mardi 3 avril. Le trafic de drogue est en ligne de mire. Le premier bilan est "très positif", selon les intéressés.
Le groupe local du traitement de la délinquance (GLTD), mis en place le 25 septembre 2017 à Besançon, rend ses premières conclusions, lors d'une conférence de presse ce mardi 3 avril 2018.
La réunion s'est tenue en présence d'Edwige Roux-Morizot, procureure de la République de Besançon, de Christine De Curraize, vice-procureure de la République, du préfet du Doubs Raphaël Bartholt, du maire bisontin Jean-Louis Fousseret et des représentants de la police, de la gendarmerie mais aussi, et c'est là la nouveauté, de l'Education nationale, des bailleurs sociaux, des personnels de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ainsi que des transports publics.
Plusieurs actions ont été menées sur le quartier de Planoise et d'Avanne-Aveney, depuis septembre 2017, pour enrayer la montée de la délinquance, notamment chez les mineurs. Le trafic de stupéfiants, notamment des drogues dures, reste le cheval de bataille du GLTD.
Le but : "Éviter que le quartier ne parte à la dérive, bascule dans quelque chose de difficile à gérer" a expliqué Edwige Roux-Morizot, Procureur de la République de Besançon. "Je sais qu'il y a un besoin des Bisontines et Bisontins d'obtenir de la sécurité et de la tranquillité publique. On doit pouvoir vivre à Besançon sereinement. Ce n'est pas encore le paradis mais les choses avancent bien" s'est félicité Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon.
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"Les trafiquants ont quitté certaines adresses"
"Le bilan est qualifié de très positif. La circulation de l'information s'est largement améliorée. L'action est plus ferme et plus efficace. Deux axes sont privilégiés : le trafic de stupéfiants ainsi que l'occupation illicite d'immeubles par les dealers" a détaillé Christine De Curraize, vice-procureure de la République, qui coordonne le GLTD.
"Les échanges portent sur les lieux, repérés comme étant des lieux de trafic de stupéfiants. Ces lieux sont mieux ciblés ce qui permet à la police, notamment sur Planoise, d'effectuer jusqu'à 30 passages par mois. L'intérêt de définir les lieux géographiques d'intervention est pluriel : favoriser le flagrant délit, déranger les trafiquants et rendre leurs immeubles aux habitants" a poursuivi Christine De Curraize. Et d'ajouter : "Les procédures d'occupations illicites d'immeubles ont été efficaces. Les délinquants ont compris qu'ils étaient désormais poursuivis."
Au total, depuis le lancement du GLTD, 74 enquêtes ont été menées, concernant 108 personnes : 77 majeurs et 31 mineurs.
Ces actions ciblées ne déplacent-elles pas la délinquance ? "Ça déplace la délinquance, oui, mais les habitants retrouvent une tranquillité et c'est une très bonne chose" a répondu Christine De Curraize. "Certains trafiquants sont interdits de séjourner à Planoise, parfois même en Franche-Comté, dans le but de casser leur réseau très organisé" a-t-elle ajouté.
À noter qu'une permanence est ouverte sur Planoise, pour recueillir les plaintes des habitants, une fois par semaine.
Le cas des mineurs délinquants
Les acteurs du GLTD sont revenus sur le cas des mineurs "ancrés dans la délinquance", notamment à Planoise. "Les mineurs qu'on voit ne sont pas du tout connus de l'institution judiciaire. L'intérêt est de mettre fin a un ancrage dans la délinquance, et de protéger ces mineurs souvent mis à l'amende après l'interpellation, par les plus grands. "Les mineurs sont cependant très jeunes, ce qui limite la réponse pénale" a concédé Christine De Curraize, vice-procureure de la République.
"La formule du GLTD a également été lancée à Valentigney. Audincourt en veut désormais une aussi, ainsi que Montbéliard. À Valentigney, c'est aussi extrêmement positif" a précisé le préfet du Doubs, Raphaël Bartholt.
Edwige Roux-Morizot, Procureur de la République de Besançon a conclu la conférence de presse par cette phrase : "On n'éradiquera jamais la délinquance, mais il faut la contenir et permettre de faire en sorte que le seuil de tolérance à la délinquance ne soit pas dépassé". Le groupe local du traitement de la délinquance poursuit son travail.