L'expérimentation débutera le 12 octobre. 500 m2 du secteur de Chamars vont faire l'objet de semis. Quelles zones sont concernées ? Quelle est la technique employée ? Quel objectif au final ? On vous explique.
La ville de Besançon, et sa nouvelle maire, l'écologiste Anne Vignot poursuivent leur réflexion sur les possibilités de lutter contre le réchauffement climatique.
À titre expérimental, plusieurs zones vont donc être végétalisées.
Quelles zones sont concernées ?
Deux zones sont concernées par ce projet. Ces zones sont situées entre l'avenue du 8 mai 1945 et la rue Girod de Chantrans. Il s'agit d'une surface de 500 m2.
Quelle est la technique employée ?
La technique est celle de l'hydroseeding (du mot anglais seed qui veut dire graine), explique Samuel Lelièvre, directeur de la biodiversité et des espaces verts. Composé de fibres de bois, d’eau et de graines, le mélange planté est adapté aux périodes de sécheresse et certifié ECOCERT."On va projeter une graine qui adhère à une fibre de bois et va venir se projeter sur ces allées qui sont actuellement en sable stabilisé" explique Samuel Lelièvre. Une technique utilisée notamment sur les talus d'autoroute, ou dans certaines allées de cimetières. "Il va falloir quelques semaines pour que cela germe", ajoute-t-il. Les semis débuteront le 12 octobre, les zones concernées seront fermée durant trois semaines pour éviter le piétinement. Un colorant alimentaire vert, certifié ECOCERT, permettra de visualiser les surfaces déjà ensemencées et disparaîtra ensuite progressivement.
À quoi ça va ressembler au final ?
"Ce ne sera ni une pelouse, ni un gazon" explique Samuel Lelièvre. Le végétal poussera de façon rase. Au printemps, en automne, ces zones auront une couleur verte. En été, forcément, ces zones vont sécher et jauniront. Quel objectif au final ?
"C'est expérimental. L'objectif est de trouver un moyen de végétaliser la ville, et de rendre esthétique des zones qui n'ont pas d'utilité particulière" complète l'adjoint à la biodiversité.
Pour la ville, cette végétalisation aura plusieurs atouts. Moins d'entretien, une meilleure absorption de l'eau de pluie sur ces zones, et un apport de fraîcheur lié aux plantations.
Avec l’augmentation des périodes de canicule et de sécheresse, 2020 fait partie des années qui ont marqué les records de température à Besançon.
"L'idée est de voir comment ces zones vont réagir, et voir si cela peut être utilisé ailleurs, comme dans des cours d'écoles, certaines places de la ville. L'idée n'est pas de tout végétaliser" complète Samuel Lelièvre.
Les pieds des arbres par exemple pourraient bénéficier à l'avenir de ce type de semis. "Tout cela est en réflexion, il s'agit d'un procédé très intéressant, destiné à être testé à différents endroits de la ville. C'est la volonté de l'équipe d'Anne Vignot" précise Fabienne Brauchli, adjointe à la transition écologique.
Où sont les îlots de fraîcheur à Besançon ?
L'Audab (Agence d'urbanisme Besançon Centre Franche-Comté) a publié en juin 2018, une cartographie des lieux où la température ne monte pas trop en cas de fortes chaleurs ou canicule. Ces lieux correspondent aux espaces végétalisés, comme les parcs.
Les villes sont constituées d'ilôts de chaleur qui naissent en raison du tissu urbain, dense et majoritairement constitué de matériaux qui stockent la chaleur (pierre, goudron).
La minéralisation de l’espace public s’accompagne de fait d’une raréfaction de la végétation en ville, et donc de sa capacité de rafraichissement.
Redonner de la place au végétal dans les villes permet d'atténuer les effets du rechauffement climatique. Entre les zones en rouge sur la carte, et celles en bleu, on peut constater près de 10 degrés d'écart un jour d'été.