L'ancien ministre des la Justice, père de l'abolition de la peine de mort en France, est mort dans la nuit du 8 au 9 février 2024. Professeur de droit à l'université de Besançon, Robert Badinter a toujours gardé un "lien privilégié" avec la ville qui a vu naître Victor Hugo.

C'est l'une des plus grandes figures de la justice française qui a disparu. Robert Badinter est mort à l'âge de 95 ans, dans la nuit du jeudi 8 à vendredi 9 février 2024. Artisan de l'abolition de la peine de mort, ancien ministre de la justice et avocat, il laisse à la France un héritage considérable et le souvenir d'un humaniste qui a dédié sa vie aux droits de l'Homme. 

Un "lien privilégié" avec la ville de Besançon

Après des études de lettres et de droit, Robert Badinter devient avocat au barreau de Paris. Parallèlement, il passe en 1965 l'agrégation de droit privé. C'est là, en tant que jeune professeur d'université, qu'il arrive en Bourgogne-Franche-Comté. À Dijon en 1966 d'abord, puis à Besançon, entre 1968 et 1969 

Son passage fut autant bref qu'intense. "J'ai passé à Besançon d'excellentes années", racontait-il lors de son passage en 2012 sur l'émission de France 3 Franche-Comté Ma région, ça me regarde, consacrée à Victor Hugo. C'est ici qu'il rencontre "les meilleurs élèves" de "toute [s]a carrière universitaire". "J'ai toujours eu avec la ville un lien privilégié", abonde-t-il.

Amateur des petits gâteaux de Baud

À cette époque, l'homme à la fine silhouette et aux épais sourcils noirs caractéristiques occupait un bureau place Granvelle, où se situait l'ancienne fac de droit. Des dizaines d'années plus tard, c'est ce même bureau "pas très beau" qu'occupera Randall Schwerdorffer, alors jeune avocat stagiaire. 

Invité dans l'émission Parole publique en 2023, il se rappelle une anecdote qu'on lui avait alors racontée : "À 16h, Robert Badinter se faisait livrer pour sa pause le thé, avec les petits gâteaux de [la pâtisserie] Baud", institution bisontine, "servis sur un plateau d'argent".  

Robert Badinter, un "hugolâtre"

L'attachement de Robert Badinter à Besançon s'explique aussi par le fait que la ville a vu naître, en 1802, "le plus grand combattant pour l'abolition [de la peine de mort] en France". Celui qui se qualifiait volontiers de Hugolâtre, amoureux de Victor Hugo "depuis toujours", expliquait, toujours sur le plateau de Ma région, ça me regarde : 

Je suis convaincu que Victor Hugo a sauvé plus de têtes qu'un grand nombre d'avocats. 

Robert Badinter

Selon lui, les jurés qui ont pu se confronter à la "sensibilité d'Hugo" et pu lire Le dernier jour d'un condamné à l'école, "au moment de choisir entre la vie et la mort", ne prononceront pas la peine capitale. 

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