Saminka : la nouvelle tigresse de Sibérie a pris ses quartiers à la Citadelle de Besançon

Saminka arrive tout droit du Zoo de Wuppertal en Allemagne, elle est venue remplacer Laïca, morte de vieillesse en février 2013.

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Cliff, jeune tigre de Sibérie, doté du patrimoine génétique le plus intéressant pour la conservation de cette espèce en voie de disparition, avait rejoint la citadelle fin 2012.



Une espèce en voie d’extinction
Le Tigre de Sibérie (Panthera tigris altaica) est le plus grand félin au monde, mais aussi l’un des plus rares et menacés. Classé en danger d’extinction sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), il fait l’objet d’un programme d’élevage européen (EEP). Actuellement, on dénombre environ 360 individus dans la nature, soit une centaine de moins qu’en captivité. La population sauvage était descendue à une vingtaine d’individus seulement dans les années 1930. Les causes du déclin de cette espèce sont le braconnage (trophée, fourrure, médecine traditionnelle chinoise, etc.), la chasse extensive des proies des tigres, la déforestation et un manque de diversité génétique donc un taux élevé de décès des jeunes.

Des mesures de conservation
Les mesures de conservation in situ (dans la nature) sont la protection contre le braconnage, la mise en place de quotas de chasse pour les proies des tigres, la création de réserves naturelles et d’aires protégées, le maintien d’habitats en dehors de ces espaces protégés.

Les actions sont locales et internationales, dont certaines soutenues par les établissements zoologiques tels que le Muséum de Besançon. Parallèlement à ces actions in situ, la conservation ex situ (en captivité) d’une espèce menacée est nécessaire car elle permet de mieux la connaître donc mieux la protéger. De plus, ces animaux nés en parcs zoologiques deviennent des ambassadeurs pour leurs congénères sauvages. Leur présentation en établissement zoologique permet de sensibiliser le public. Enfin, cela garantit le maintien d’une population génétiquement viable grâce à une reproduction contrôlée des animaux, évitant la consanguinité.

Reconnu au-delà de nos frontières pour son savoir-faire en matière de préservation et de reproduction d’espèces menacées, le Muséum de Besançon était prioritaire pour accueillir une jeune femelle auprès de Cliff, meilleur espoir au niveau européen pour la conservation de cette espèce en danger critique d’extinction. Saminka, jeune femelle de 1 an et 5 mois, formera avec Cliff, âgé d’un peu plus de 2 ans, un couple en capacité de se reproduire lorsque tous deux auront atteint leur maturité sexuelle, vers l’âge de 3-4 ans pour la femelle, 4-5 ans pour le mâle..

A cette heure, leur mise en contact visuel se déroule bien et les deux félins communiquent positivement. Il faudra néanmoins attendre la mise en contact physique, qui peut nécessiter plusieurs mois, pour être assurés de leur bonne entente et de leur capacité à être un couple porteur d’espoir pour cette espèce menacée de disparition. A noter : Saminka est pour l’instant en loge intérieure ; elle est toutefois visible du public grâce à un écran vidéo placé à l'extérieur du parc des tigres.

A propos de Cliff
En provenance du zoo de Riga (Lettonie), Cliff est tigre miraculé élevé au biberon car doté du patrimoine génétique le plus intéressant au niveau européen pour la conservation de cette espèce menacée de disparition.


Des transferts essentiels mais souvent longs à mettre en œuvre
Permettant de favoriser l’équilibre et la reproduction au sein de groupes captifs d’animaux menacés de disparition, les transferts d’animaux entre établissements zoologiques sont décidés par le coordinateur du programme d’élevage de l’espèce en fonction des naissances et des décès : remplacement d’individus décédés, placement d’animaux en surplus suite aux naissances, changements d’individus reproducteurs afin de diversifier les gènes. Afin de maintenir une population captive génétiquement viable en évitant la consanguinité, le coordinateur décide quel individu doit se reproduire, avec quel autre, donc où il doit être transféré. Pour ce faire, il utilise les livres généalogiques des espèces et des outils de calcul pour définir les meilleurs couples au niveau génétique. Les transferts découlent aussi du choix des établissements zoologiques de présenter des espèces rares et menacées dans la nature et de recevoir ou de faire partir certaines espèces en fonction de leur intérêt conservatoire.

Chaque établissement doit dans la mesure du possible suivre les recommandations établies par le coordinateur, qui peuvent concerner aussi bien des parcs proches qu’éloignés géographiquement. Au niveau logistique, le transfert est mis en place par les parcs zoologiques eux-mêmes. Les responsables de la gestion des collections (conservateur, attachés de conservation, assistants de conservation, vétérinaires, etc.) prennent contact entre eux et organisent le transfert. Un dossier est monté, plus ou moins compliqué selon la destination de l’animal : transferts nationaux, intra-communautaires ou internationaux. Ce dossier contient des documents d’information sur l’animal et le transfert, des documents sanitaires, des permis de détention et de circulation, des documents de transport, des documents douaniers, etc. Tout est contrôlé et réglementé à l’échelle internationale. De plus, les conditions de transport, par route, avion et quelquefois bateau, sont très strictes : format de la caisse, nourriture, eau, durée du transport… En raison de ces nombreuses contraintes, justifiées, les transferts d’animaux sont souvent longs et difficiles bien qu’essentiels pour la préservation des espèces menacées.










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