Et si vous testiez votre orthographe avec la dictée "Festive pour tous" ?

Environ deux cents personnes ont participé hier soir à la dictée festive pour tous organisée au Grand Kursaal de Besançon au profit de l'association Pari. Une dictée difficile mais dans une ambiance décontractée ! Pour la première fois, les quatre clubs ont organisé ensemble cet événement.

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Les bénéfices des entrées (12 euros) et de la buvette sont versés à l'association Pari qui aide des jeunes dans leur scolarité. "L'association favorise l'accès à la connaissance et à l'enrichissement culturel des jeunes. De plus, Pari s'est donné pour mission de soutenir les parents dans leur rôle d'éducateurs et de les aider dans leurs relations avec l'institution scolaire". L'an dernier, 3500 euros avaient été récoltés lors de cette dictée. Cette fois-ci, Aldebert était le parrain de la soirée et Claude Adgé, présidente de l'association Défense de la langue française-groupe de Besançon et lauréate de la première dictée en 2015. 

Un grand bravo à Joëlle Cailleaux, lauréate de l'édition 2016, avec une seule faute ! Très impliquée dans la vie quotidienne de Planoise à Besançon, Joëlle Caillaux est responsable du journal de quartier "La passerelle". C'est pourquoi, elle doit traquer la faute d'orthographe !!  Joëlle Caillaux est également bénévole à l'association Pari. Avec un si bon niveau en orthographe, cette enseignante à la retraite doit pouvoir  répondre à toutes les questions des jeunes soutenus par l'association Pari !

Et si vous souhaitez tester votre niveau d'orthographe, voici la dictée : 


Marcel Aymé – Romans de la Province – Brûlebois  chapitre II

Rodolphe, un cousin inquiétant.
Ce Rodolphe dont la venue les alarmait si fort n’avait cependant rien que d’un très honnête homme. Il n’avait pas été porté disparu pendant la guerre et personne n’avait à envisager la restitution douloureuse d’une succession trop hâtée. Beudot et Reboudin, incapables de ces vilains calculs, lui portaient d’ailleurs une affection sincère. Mais ce qui faisait redouter la présence de Rodolphe à ses cousins, c’étaient les idées baroques dont il était coutumier et qui aboutissaient presque toujours à un scandale public.
Une fois, il s’était passionné pour les sciences sociales. Il avait installé un phalanstère dans la maison Reboudin. Pendant quatre mois, il avait entretenu une dizaine de pouilleux, des fainéants qui s’engraissaient à ne rien faire qu’à tenir des réunions dans le salon de Mme Reboudin. Ces animaux-là avaient même engrossé les deux bonnes ; un joli scandale, oui !
Après, ç’avait été sa toquade de néo-christianisme. Il prêchait les gens au coin des rues. Il avait même interrompu le curé dans son sermon pendant la grand-messe du dimanche, absolument comme si la célébration des mystères catholiques eût été une simple réunion contradictoire.
Une autre fois, est-ce qu’il n’avait pas organisé une société d’anarchistes ! Un dimanche après-midi, il avait défilé à la tête d’une bande de pas-grand-chose, le drapeau noir dans la main droite, une bombe dans la main gauche. On l’avait fourré au bloc.
Puis il s’était occupé de chimie, avait installé, dans le pavillon du jardin, un laboratoire hérissé de cornues et d’alambics. Il avait réussi à faire sauter le pavillon, fracassant toutes les vitres des maisons avoisinantes.
En 1914, poursuivant on ne savait quelle chimère, il était parti pour Paris où la guerre l’avait surpris. Il avait fait toute la campagne sans jamais écrire. Démobilisé, il avait regagné Paris sans donner signe de vie. Et voilà maintenant qu’il revenait.

Rodolphe arriva comme on finissait de déjeuner. Il serra les mains en disant d’un air distrait : « Vous allez bien ? » absolument comme s’il eût quitté son monde la veille. Il y eut une minute de silence gêné. Charles regardait avec une curiosité avide ce cousin de légende. Sa réputation lui parut surfaite. Un peu drôle, sans doute, avec ses yeux jaunes enfoncés, mais rien, après tout, qui annonçât cette exaltation dont on s’effrayait tant.
Prudemment, Beudot avait lié conversation avec Rodolphe qui répondait sobrement à toutes ses questions.
Alors, maintenant, tu vas rester ici… tu vas t’occuper à … je veux dire, tu cherches … Rodolphe arrêta le regard de ses yeux jaunes sur le visage congestionné de Léonard, et répondit sèchement : « Je cherche Dieu ».
Alors Beudot éclata. Il devint violet sombre. Il s’étranglait.
Peut-être êtes-vous déçus d’avoir rencontré aussi peu de difficultés, alors que, cramponnés à vos écritoires, vous entriez en lice convaincus que vos concurrents et vous-mêmes seriez terrassés d’emblée dans les affres engendrées par la perspective de devoir affronter une accumulation perverse de mots extravagants dont la complexité n’a d’égale que la rareté. Eh bien, dites  adieu au bon temps des dictées de Pivot qui nous eût fait pâlir devant des nénuphars non encore dénudés de leur ph. Il nous aurait subjugués par des azalées fleuries, des lauriers-tins ou des lauriers-sauce qu’il aurait agrémentés d’un panégyrique qui confinait au dithyrambe. Peut-être auriez-vous rencontré des échos des échidnés qui ne véhiculent pas l’échinococcose …
Trêve de plaisanterie et, en symbiose avec Rodolphe, appesantissons-nous sur la théologie, voire la théosophie et prions que quelque thaumaturge suscite une théophanie susceptible d’assurer notre salut orthographique.

Quelques remarques de Claude Adgé


Déçus, cramponnés, convaincus, terrassés au masculin pluriel suite à la liaison cramponnés à
Vous-même singulier ou pluriel
D’égale ou d’égal (possible)
Eh bien,
Subjugués masculin pluriel
Plaisanterie singulier ou pluriel
Quelque thaumaturge singulier  suscite une …

Théosophie : doctrine inspirée par Dieu
Echidné : petit mammifère australien
Echinococcose : maladie parasitaire du foie

Cette soirée a été organisée par les clubs bisontins du Soroptimist International, du Kiwanis International, du Lions Clubs et du Rotary.
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