Dans sa maison de Besançon (Doubs), Raymond Gaiffe vit avec Coco, son perroquet. L’homme fut policier pendant 25 ans, puis détective durant 26 ans. Une vie vouée à enquêter, au milieu des voyous et des gens simples de la société française.
Dans le salon, son fidèle compagnon à plumes n’est jamais très loin. Coco est le quatrième perroquet de Raymond Gaiffe. Un étonnant compagnon aux plumes jaunes et vertes, pour un homme qui l’est tout autant.
Ouvrier d’usine dans le Doubs, Raymond Gaiffe a tenu une auto-école, puis sa femme l’a incité à reprendre des études de droit. Il passe le concours de policier à 29 ans, à un an près, ce n’était plus possible.
800 affaires à son compte comme détective privé
Selon Raymond Gaiffe, 600 malfrats ont été placés derrière les barreaux pendant sa carrière de policier à la police judiciaire. À 56 ans, il raccroche. L’heure de la retraite sonne, mais pas question pour le flic de renoncer à sa passion pour l’enquête. Il s’installe comme détective privé. 800 affaires vont le tenir en activité pendant un quart de siècle, dit-il. Quelques affaires de cocus certes, mais aussi des recherches de personnes disparues ou d’adresses.
“On me propose toutes sortes de choses. Les gens simples qui ne peuvent pas se défendre, car la justice est gratuite comme on dit, mais elle ne l’est pas, les avocats coûtent cher. J’ai une retraite confortable, mais de temps en temps je fais payer quand même. Mais pour le gars qui n’a pas d’argent, je ne le fais pas payer” avoue Raymond Gaiffe au micro de notre journaliste Florence Cicolella.
Des jumeaux disparus et localisés en rusant… en Afrique du Sud
Parmi les affaires qu’il a eues à gérer comme détective, il raconte dans les colonnes de l’Est Républicain, l’anecdote sur un chef d’entreprise dont la femme a disparu avec leurs deux jumeaux en Afrique du Sud où il lui vire de l’argent régulièrement. Il lui conseille d’envoyer pour Noël à ses enfants un ordinateur. Mais en y installant une balise pour le localiser. Deux mois passent et l’ordinateur finit par s’allumer en pleine brousse. Les enfants sont localisés et retrouvés, raconte Raymond Gaiffe.
"J’ai autant d’amis dans la voyoucratie que dans la police, voire un peu plus"
Raymond a aimé ce deuxième métier de détective privé. À 83 ans, il assure mener encore quelques investigations. Raymond Gaiffe a toujours gardé le lien avec des amis magistrats ou avocats qui l’aident. Il a toujours apprécié le lien et le temps passé avec ses “clients”.
Les gens viennent se confier à moi. On a des heures pour discuter. Dans la police, on n’a pas beaucoup de temps pour le faire.
Raymond Gaiffe, détective privé
Le monde judiciaire et le monde des voyous, c’est un monde à part. On n’apprend pas ça en fac. Le vécu est important. Le mensonge, je le détecte. Les escrocs, je les détecte. En 2016, Raymond Gaiffe a consigné ses souvenirs dans un livre intitulé “histoires de flics, les souvenirs d’un policier de la police judiciaire)
Profession détective privé
Ils sont 3615 titulaires de la carte professionnelle d’agents de recherches privées en France. Ceux qu’on appelle toujours les détectives privés. La profession est réglementée, soumise à un code de déontologie. L’agent de recherches privées (ARP) enquête pour obtenir des renseignements d’ordre privé, commercial ou industriel. Sa mission est d’obtenir des preuves afin de constituer un dossier solide qui sera recevable devant un tribunal une fois qu’il aura, si nécessaire, été vérifié par un huissier, ou pour une négociation interne, précise le centre français de recherche sur le renseignement.
