Guillaume Charret (Yules) est venu défendre son dernier album A Lonely Voice sorti en 2021 sur le plateau de #Studio3. Une compilation acoustique en solo pour l’artiste de Besançon, qui étonne par son épure et sa fragilité.
Du haut de sa chaise, Guillaume Charret cueille les notes, de ses doigts agiles. Frêle, comme recroquevillé sur sa guitare, le chanteur de Yules attend patiemment, le temps que les équipes de #Studio3 s’accordent sur les lumières, les fréquences.
Et soudain, le silence. Puis le premier titre « Past is present ». Les cordes s’élancent et accompagnent la voix de Guillaume Charret. Yules, c’est lui, ou plutôt lui et son instrument qui ne font qu’un. Sur scène, nous nous retrouvons soudainement saisis par la beauté et l’ampleur d’une chanson douce. La voix s’érode, par moment, tremble parfois. Le musicien bisontin s’arrête, essuie ses larmes. Instant fragile.
Un pendant acoustique
Cette chanson, comme toutes les autres compositions de son dernier album A Lonely Voice, Guillaume les a écrites pour les jouer à trois. Ou plutôt à deux, avec son frère Bertrand, qui a depuis arrêté l’aventure Yules. « Pendant de nombreuses années, on a été deux. À la genèse, sur scène. Puis, toujours un peu à modulation variable, indique le Bisontin. Mais je suis seul pour cet album. Seul depuis quelques mois, et c’est une page qui tourne, mais c’est intéressant aussi, c’est l’occasion de découvrir des choses. »
Je suis seul pour cet album. Seul depuis quelques mois, et c’est une page qui tourne.
Guillaume Charret, Yules
Cet album sorti en 2020 fait ainsi écho à son précédent opus A Thousand Voices. Guillaume Charret le répète : « Ce sont exactement les mêmes chansons dans le même ordre. » A ce détail près que A Lonely Voice reste son pendant acoustique. « C’est le grand écart, c’est essayer de rendre justice et de rendre une émotion qui ne va pas être la même que celle jouée par trois musiciens, un power trio, basse-batterie-guitare électrique, mais vraiment une simple guitare, explique Guillaume Charret. Je me suis interdit en studio la possibilité de rajouter d’autres instruments. J’ai vraiment gardé ma ligne d’une guitare et une voix enregistrées simultanément ». Cette compilation s’est enregistrée en deux mois pendant le confinement de 2020.
S’astreindre à l’épure et redécouvrir ses propres compositions, presque dénudées, c’est ainsi que Guillaume Charret a avancé dans cet album. Des chansons toujours empreintes d’une certaine nostalgie. « Je crois que je suis un grand mélancolique. Je suis très attiré par la poésie et l’amour que je peux avoir pour Léonard Cohen ou d’autres chanteurs qui peuvent être dans cette veine, détaille-t-il, de sa voix grave, faussement sereine. Cela me poursuit, et c’est peut-être quelque chose que je n’ai pas toujours accepté. »
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#Studio3 a été réalisé par les équipes de France 3 Franche-Comté :
Mise en images :
Techniciens vidéo : Jean-Philippe Perret et Jérôme Chevrand
Son : Joé Gutleben et Karl Monnin
Lumières : Mostapha Bouchaour
Cadreurs : Frédéric Tinel et Philippe Héritier
Scripte : Paul Drezet
Infographie / habillage : Dominique Robbe
Montage : Manu Blanc
Interview et rédaction web : Sophie Hienard