L'événement attire ces 7 et 8 juillet 2023 des danseurs de renommée internationale, du hip-hop au funk, avec l'objectif "d'apporter la culture dans le quartier" et d'inspirer les jeunes".
Des battle de danse, des corps qui ondulent, des muscles qui se contractent au rythme du son... La danse comme langage universel, comme moyen de partage. Comme exutoire, aussi. Ce weekend, l'association bisontine Movo va bouger les jeunes (et moins jeunes) aux pieds des immeubles. Elle organise ce vendredi et samedi la deuxième édition de sa Block party dans le quartier Palente, à Besançon, entre la rue des Anémones et la rue des Aubépines.
Des scènes ouvertes, des DJs, du sport, et bien sûr... de la danse. Et, pas n'importe lesquels. Le répertoire est pointu. Au programme ce vendredi, trois initiations : du futsal (un sport dérivé du football qui se joue à 5 contre 5 sur un terrain plus réduit), du breakdance (une danse acrobatique née dans les années 1970) et du popping, une danse appartenant au funk, également connue sous le nom de "smurf". Popularisée par le groupe californien Electric Boogaloos, elle consiste à contracter ses muscles en rythme.
Samedi, la block party élargira le spectre de ses disciplines avec une "olympiade de la street". Des équipes de quatre s'affronteront lors d'un parcours sportif qui enchaîne panafoot, street basket, bumball, sprint et boxe.
Des danseurs (amateurs ou professionnels) s'affronteront ensuite lors de battle sur des genres musicaux variés (hip hop, rnb, afrobeat, funk...). Enfin, la journée se clôturera sur une initiation au waacking, une danse née dans les années 1970 dans les clubs gays et afro-latino des États-Unis qui se caractérise par des mouvements de bras réalisés avec vigueur.
"Un événement encore plus légitime dans le contexte actuel"
Un événement gratuit et accessible à tous qui a pour objectif de "rompre l'isolement des habitants souvent oubliés et inspirer les jeunes", explique Doriska Sautron, qui a fondé l'association avec Clémentine Dagousset, danseuse et productrice originaire du quartier de Palente, et qui travaille avec le chorégraphe de Madonna Nicolas Huchard.
L'idée, c'est "d'apporter la culture dans le quartier", de "dépasser les clichés et les peurs qu'ont certains de se dire : ce n'est pas pour moi", explique Doriska Sautron, qui organise régulièrement des animations aux pieds des immeubles. C'était le cas fin avril dans le quartier d'Orchamps.
Ce weekend, pour la Block party, les deux professionnelles de l'association Movo font appel à des artistes venant essentiellement de Paris, mais dont les carrières sont tournées vers l'international. "Cela n'a pas été difficile de les convaincre : certains vivent encore dans leurs quartiers, et ils aiment transmettre les valeurs du hip-hop : le partage et le collectif".
L'événement trouve une résonance particulière dans le contexte actuel, quelques jours après des émeutes qui ont secoué les quartiers de nombreuses villes de France, suite à la mort de Nahel. "L'événement est encore plus légitime dans le contexte actuel", souligne Doriska Sautron. Avec le hip-hop, "on règle les problèmes en s'affrontant. La danse est une manière d'exulter sa colère de manière saine. Ce sont des événements qui font du bien."