Vague de violence dans le quartier Planoise à Besançon en 2019 et 2020 : 57 mises en examen

Il y a un peu plus de deux ans, le quartier de Planoise, à Besançon, a vu deux bandes rivales s’affronter durant cinq mois à coup de fusillades, sur fond de trafic de stupéfiants. Après deux ans d’instruction, près de 60 individus ont été mis en examen dans le cadre de cette affaire. Elle s’était soldée en mars 2020 par l’exécution d’un jeune homme de 23 ans, victime d’un ultime règlement de compte entre les deux organisations.

Pas moins de 57 mises en examen. C’est l’épilogue de la guerre des gangs qui a opposé de novembre 2019 à mars 2020 deux organisations criminelles en lutte pour le contrôle des points de « deal » du quartier de Planoise, à Besançon. Durant cinq mois, les deux bandes rivales n’auront cessé d’enchaîner les provocations, les ripostes, les intimidations  et les règlements de compte, avec à leur actif 18 fusillades et 11 blessés. Jusqu’à l’exécution, au printemps 2020, d’un jeune homme de 23 ans, Houcine Hakkar, avenue Siffert, à Besançon.

Le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, a rendu compte ce mercredi des deux ans d’instruction qui ont suivi ces faits, après plusieurs vagues d’arrestations.

La totalité des personnes impliquées de façon significative et les donneurs d’ordre du premier clan ont été identifiés et interpelés... il reste un dernier fugitif, le principal donneur d’ordres du clan adverse.

Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon

Ils commandaient le trafic depuis la prison.  

L’instruction a permis de rassembler de très nombreuses preuves matérielles contre les mis en examen et d’éclairer la façon dont les réseaux étaient organisés. Les enquêteurs ont ainsi découvert que le premier clan était dirigé par deux frères du quartier, bien connus des forces de police, qui durant ces cinq mois, ont orchestré leur trafic de stupéfiants et la lutte contre le clan d’en face depuis leurs cellules. L’un était en effet incarcéré pendant toute la durée des faits. L’autre l’a été début 2020. C’est d’ailleurs cet état de fait qui aurait contribué à l’escalade de la violence entre les deux bandes. 

La particularité de ce dossier, c’est que cette organisation a eu recours à des personnes d’origine parisienne avec des gros casiers judiciaires et sachant manier les armes pour venir les aider à se défendre contre l’autre clan, certainement parce que les commanditaires étaient en détention.

Etienne Manteaux

Une escalade sans fin  

De provocations en ripostes, le second clan aurait franchi le point de non-retour le 8 mars 2020, lors d’une course-poursuite qui s’est terminée par l’exécution de Houcine Hakkar, 23 ans. Tué d’une balle dans la tête, après que son véhicule ait été criblé de 24 balles. Les auteurs de ces faits, qui font l’objet d’une autre instruction judiciaire passible des assises, avaient été interpelés deux mois plus tard. Les deux bandes vont désormais être jugées en deux temps : l’une en juin prochain, la seconde en fin d’année. Pour cette dernière, des recours des avocats de la défense concernant le décryptage de messages échangés via des téléphones cryptés n’ont pas encore été tranchés.  Ce sont ces échanges qui avaient permis d’identifier les membres du clan. Le procureur de la République va requérir la requalification des faits en correctionnel dans la semaine, et proposer au juge d’instruction une mise en examen des 25 membres de la première bande pour trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs et pour certains, violences avec armes. Parmi eux, 17 sont majeurs et encourent 10 ans d’emprisonnement, et jusqu’à 20 ans s’ils sont en état de récidive. Les 8 mineurs justiciables devraient être renvoyés devant le tribunal pour enfants. 

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