À tout juste 17 ans, la jeune femme de Besançon (Doubs) grimpe dans le milieu du parkour. Passionnée de cette discipline basée sur le franchissement d'obstacles urbains depuis quatre ans, elle est de plus en plus reconnue dans ce milieu essentiellement masculin.
"L’adrénaline, c’est vraiment ce qui me manquait dans les sports que je faisais avant." Exit le manque de sensations, désormais pour Lola Roy, chaque saut dans le vide, chaque pas sur la bordure d’un toit est un véritable défi. "Quand tu fais un saut, il y a vraiment cette question, où tu te dis "ok là, si je rate mon pied, je sais que c’est fini"." Depuis ses 13 ans, Lola Roy a pour passion le parkour, une discipline acrobatique basée sur le franchissement d’obstacles urbains. À seulement 17 ans, la jeune bisontine a l’assurance et l’audace de s’imposer dans cette pratique sportive extrême. "Sur un toit, il y a vraiment cette sensation de liberté, décrit-t-elle. Tu te sens plus gros que tout."
Voir cette publication sur Instagram
De défi en défi
La jeune traceuse sait ce qu’elle veut, et surtout, semble n’avoir peur de rien. L’an dernier à Paris, elle réalise un saut de 5 mètres à 16 mètres du sol, un exploit que, jusqu’ici, seule une autre femme au monde s’était risquée à réaliser. "J’ai mis pas mal de temps à me dire que j’en étais capable. Il y a un bord tout petit pour mettre son pied, c’est très précis, et c’est terrifiant quand tu dois mettre ton pied sur une bordure large comme ça – elle indique entre son pouce et son index la taille de la bordure – quand tu cours, et qu’il y a 16 mètres de vide à côté." Une performance filmée qu’elle a postée sur les réseaux sociaux, où elle a déjà une communauté bien étoffée. Actuellement, plus de 56 000 personnes suivent son parcours sur Instagram.
Coaching pour les jeunes adeptes de la pratique à Besançon
Son mot d’ordre pour atteindre des sommets ? Se surpasser sans jamais frôler la zone rouge. "C’est vraiment à chacun de connaître ses limites, et de ne pas confondre adrénaline et prise de risque inutile", affirme la jeune athlète. Ses exploits d’aujourd’hui sont le fruit de quatre années de travail au sol et de renforcement musculaire. Un entrainement primordial qu’elle transmet aujourd’hui aux jeunes adeptes de la discipline au sein de l’Association des Traceurs Bisontins. Avant de grimper sur les immeubles, place aux sauts et roulades sur les tapis du gymnase. "Si on ne leur apprend pas les bases, ils vont juste voir le côté '"je saute d’un toit, on fait des choses à risque", explique Lola Roy. Ils ne vont pas du tout maîtriser, respecter leur corps et donc sûrement se blesser, se mettre en danger pour rien."
Pour les jeunes traceurs et traceuses, rien de mieux que d’avoir Lola Roy comme entraîneuse pour faire rêver. "Des fois, elle fait des saltos arrière puis ça m’impressionne beaucoup. J’ai envie de le refaire", sourit un des élèves, des étoiles plein les yeux.
S'imposer dans une discipline encore largement masculine
Aujourd’hui, alors que la discipline est encore largement réputée comme masculine, la notoriété grandissante de la jeune bisontine est une récompense d’autant plus forte. "Les femmes font beaucoup moins de choses à risque que les hommes en général, et je pense que vu qu’il y a que des hommes, elles se sentent moins aptes à y aller, peut-être plus intimidées", analyse-t-elle. "Moi, j'ai toujours été avec des garçons donc ça ne m'a jamais dérangée. Mais c’est sûr que si tu n’es pas très à l’aise avec les hommes, je peux comprendre que ce ne soit pas facile d’y aller." Entre défis, entrainement et cascades, son avenir semble tout tracé.