Coronavirus-Covid 19 : à Besançon, l'artiste Kim Nezzar revisite le " Radeau de la Méduse" en hommage aux soignants

Kim Nezzar est plasticien. Son épouse, Stéphanie, infirmière. Confiné et se sentant impuissant face à la menace Covid 19, il a couché sur la toile ses sentiments. Son "Radeau de la Méduse" diffère de celui de Géricault, ses naufragés portent des masques, les corps s'amoncèlent sur l'embarcation. 

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"J'ai fait ce tableau en hommage à ma femme qui est infirmière et qui part tous les jours au travail sans savoir si elle nous reviendra saine et sauve. C'est un hommage à tous les personnels soignants et accompagnants qui vivent ce drame de l'intérieur."

Ces mots, Kim Nezzar les a postés sur Facebook dimanche-soir. Ils accompagnaient sa nouvelle toile. Trois mètres sur deux. Peinture à l'huile. Une semaine de travail jour et nuit. En fait, tous les moments où Stéphanie, son épouse, était à son travail d'infirmière aux Urgences Psychiatriques.


Être confiné, c'est plutôt assez classique pour un artiste-peintre. Si le quotidien de ce cinquantenaire n'a que peu évolué ces derniers jours, son angoisse remonte à chaque départ de Stéphanie pour son travail. Une angoisse qu'il a donc choisi de "dépeindre" sur la toile.

Ce tableau est une relecture du célèbre "Radeau de la Méduse", de Théodore Géricault. On y voit des corps, la plupart sans vie, soutenus par des silhouettes tout autant mal en point qu'eux, des silhouettes portant des masques chirurgicaux.

Ce tableau, Stéphanie ne l'a vu que tard dimanche-soir, en rentrant de sa journée de garde, à 22h00. Elle a découvert le message Facebook et les plus de 350 partages effectués en quelques heures. "C'est forcément très touchant pour nous, soignants. Je suis d'autant plus émue que j'ai vu que beaucoup de mes collègues ont partagé le travail de Kim. Je sais depuis longtemps que c'est un superbe peintre, mais cette toile est bien entendu très chère à mon coeur désormais."

Les services d'Urgences Psychiatriques sont moins sur le devant de la scène dans les médias. Ils sont pourtant également en première ligne. Car le virus et le confinement font beaucoup de mal aux patients traités pour psychoses. Ou aux dépendants à l'alcool. Le quotidien de Stéphanie et de ses collègues est chaque jour plus compliqué. "D'autant plus que l'on s'attend forcément à voir débarquer la vague dans quelques jours".

La vague..comme cet océan de malheur sur lequel flotte vaille que vaille ce radeau.
 

Sur le radeau déjà beaucoup de morts. (...) Je viens à l'instant encore de voir des gens dehors qui se regroupent et je ressens tant d'amertume de les savoir si inconscients. C'est un peu comme si ils poignardaient ma femme à chaque embrassade."

Kim a eu ces derniers jours la confirmation de sa participation à une grande exposition, en août, à l'Orangerie de Paris. Il aimerait y présenter la toile. Elle devrait..attirer l'attention du public.


 

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