Envie de faire un tatouage ? 9 conseils avant de se lancer

Tenté par l'art du tatouage mais peur de franchir le pas ? A l’occasion du Besançon International Tattoo Show, l'organisateur de l’événement, Jean-Marc Bassand, revient en détail pour France 3 Franche-Comté sur les bonnes pratiques de cet art.

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C’est le rendez-vous des passionnés de tatouage ! Du 16 au 17 mars 2024, Micropolis accueille 264 tatoueurs pour la 11ème édition du Besançon International Tattoo Show (Doubs). Les passionnés peuvent s’offrir un "flash" d’artistes franc-comtois, coréens, vénézuéliens, turcs, grecs ou encore suédois. 

Si le tatouage devient de plus en plus populaire, avec près d’un Français sur cinq concerné, la pratique est encadrée et répond à certaines règles. L’organisateur de l’événement, Jean-Marc Bassand, donne ses conseils à ceux qui voudraient sauter le pas. 

Bien réfléchir avant de se lancer

"Il faut 10 ans pour se décider à faire le premier, 10 minutes pour le deuxième", philosophe Jean-Marc Bassand. Si le professionnel note un intérêt grandissant pour l’art du tattoo, il regrette parfois un effet de mode qui pousse "à consommer le tatouage plutôt qu’à le vivre". "Faire un tatouage juste pour le montrer, ce n’est pas ce que nous défendons", martèle-t-il. Il rappelle, entre autres, que la sensibilisation est le rôle du tatoueur. Un temps de réflexion est souvent conseillé pour des grosses pièces ou un premier tatouage. 

Un tatoueur peut refuser une demande

Il est notamment tenu par la loi de refuser les mineurs dont les parents n’ont pas donné leur consentement. Certains professionnels comme Jean-Marc Bassand les refusent dans tous les cas.  

Les tatoueurs, selon l’appréciation individuelle, peuvent également refuser certains motifs. "Nous par exemple, on peut refuser un message politique, ou un tatouage à caractère agressif", s’explique Jean-Marc Bassand, également gérant du tattoo shop La Main Noire.  

Par ailleurs, s’il est possible de se faire tatouer sur n’importe quelle zone du corps, l’artiste est en droit de refuser certaines demandes. Par exemple sur des zones très apparentes, comme le visage, le cou, le crâne ou la paume de la main. Chez La Main Noire, "on le réserve à des personnes rompues à l’art du tatouage, et on en discute toujours avant. Ce qu’on veut éviter, c’est gâcher la vie sociale d’un jeune qui a voulu un tatouage sur le visage parce qu’il a vu ça sur quelqu’un d’autre."

Bien choisir son tatoueur

Un tatoueur digne de ce nom ? Pour Jean-Marc Bassand, c’est simple. "C’est un tatoueur qui informe les clients des risques et précautions à prendre une fois le tattoo effectué."

Il répond entre autres aux normes d’hygiène en vigueur : une pièce dédiée uniquement au tatouage, le port de gants, la désinfection systématique des mains, l’utilisation de matériel à usage unique et la préparation correcte de la zone à tatouer. 

Pour un dessin réussi, il faut aussi choisir son tatoueur en fonction de sa spécialisation graphique. Réaliste, floral, black work, japonais… Il en existe de toutes sortes !

Mettre le prix 

En dessous de 80 ou 100€, attention ! "On voit certains tatoueurs qui proposent des flashs à 50€, on se croirait à la brocante", regrette Jean-Marc Bassand. Pour le spécialiste, le tatouage a un prix, gage de qualité et de professionnalisme. "Il faut respecter la pratique du tattoo ! Même si ça dure 5 ou 10 minutes, un salon a des charges, c’est un travail de précision, de minutie."

Pour une journée complète de tatouage, les prix devraient avoisiner les 700€. Certaines pièces réalistes par exemple, qui nécessitent beaucoup de concentration, ne descendront pas en dessous de 1000€. 

Pour se faire tatouer par une "star" du milieu, il faudra mettre la main au porte-monnaie. Il est rare qu’elles sortent les aiguilles à moins de 3000€ ! "C’est un tarif assumé par les artistes et accepté par les clients. C’est le prix pour une pièce unique et exceptionnelle."

Ne pas négliger les soins

Un conseil valable à la fois pour le tatoueur et le tatoué, précise Jean-Marc Bassand. "Si on n’effectue pas correctement les soins, il y a un risque infectieux ou allergique. Une cicatrisation correcte évite aussi les grosses retouches, c’est gagnant-gagnant."

Les règles d’or à respecter : bien appliquer la crème cicatrisante, ne pas gratter les croûtes, ne pas s’exposer au soleil pendant trois semaines à un mois et ne pas aller dans l’eau avant d’avoir fini de peler, c’est-à-dire pendant 8 à 12 jours. 

Si tout se passe bien, la cicatrisation s’effectue en deux à quatre semaines.

Le tatouage ne doit pas s'effacer

Que ce soit sur la paume des mains, sur les articulations, ou à l’intérieur de la lèvre, il n’est pas normal qu’un tatouage s’efface. "Si l’aiguille est correctement rentrée entre le derme et l’épiderme, il n’y a aucune raison que le tatouage s’efface, affirme Jean-Marc Bassand. Je me suis déjà coupé la peau sur mon tatouage, en cicatrisant le tattoo est revenu."

Le secret de la longévité du tatouage tient dans la cicatrisation : "c’est 50% le tatoueur, 50% les soins !".

La retouche n’est donc pas systématique. Si d’aventure, il y en a une, elle est bien souvent comprise dans le prix. 

Le tatouage couleur est résistant

"Avant, les couleurs passaient vite, elles n’étaient pas photorésistantes. Maintenant, elles tiennent aussi bien que le noir et le gris !" Malgré ces avancées techniques, le tattoo couleur aurait de moins en moins la cote. Le spécialiste estime que seulement un quart des tatouages réalisés sont en couleur. 

En cause notamment : l’interdiction de 25 pigments jugés dangereux et la réduction de 40000 substances utilisées depuis janvier 2022 dans l’Union européenne. Une mesure mal perçue, puisqu’elle réduit drastiquement la palette des tatoueurs. Un recours serait dans les tuyaux. 

Au moindre problème, retourner voir son tatoueur

Jean-Marc Bassand insiste : "Surtout, il faut venir voir le tatoueur en priorité ! Nous avons l’habitude de gérer ces cas-là."

Pour une infection, la procédure est simple, affirme-t-il : nettoyer, laisser à l’air libre puis passer une pommade antibactérienne. Elle devrait se résorber en quelques jours seulement. 

Se "détatouer" ne laisse pas de trace 

Si malgré tous ces conseils, vous regrettez l’un de vos tatouages, il est toujours possible de le faire disparaître. La solution, le laser, est un acte est désormais uniquement pratiqué par les médecins. La technique s’est perfectionnée : elle est moins douloureuse, plus rapide et ne laisse pas de cicatrice.

S’il reste malgré tout des traces, c’est celle de la cicatrisation du tatouage désormais effacé. 

Comptez tout de même entre 3 à 12 séances de 100 à 500€ chacune pour le faire totalement disparaître.

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