La députée de la 5e circonscription du Doubs vient d'être désignée présidente par intérim des Républicains. Annie Genevard, 65 ans, est une figure respectée à droite, ancienne vice-présidente de l'Assemblée et numéro 2 de LR, qui se targue de son expérience.
Quelques semaines après les législatives, où Annie Genevard a été largement réélue (72%) pour un troisième mandat dans la cinquième circonscription du Doubs, la voici en place pour une nouvelle mission politique.
A partir de lundi 4 juillet, la nouvelle présidente des Républicains devra, après le départ de Christian Jacob, piloter le parti jusqu'à l'arrivée, à l'automne, de son futur patron dans une période inédite de recherche de tractations parlementaires où LR pourrait être très sollicité.
Se targuant elle-même de "sa tempérance et son respect de l'expression des différences", l'ancienne vice-présidente de l'Assemblée l'affirmait mi-juin au Figaro, alors qu'elle visait le perchoir: "Il faut savoir écouter, laisser s'exprimer, tenir les débats dans le respect des uns et des autres".
Filloniste, ancienne prof de français, et bien ancrée dans la direction politique de LR
Dans cette tâche, la députée du Doubs pourra utiliser la parfaite connaissance d'un parti dont elle occupait le poste de numéro 2 depuis un an. Elle avait été secrétaire générale en 2017, sous la houlette de Laurent Wauquiez.
Cette filloniste revendique aussi d'avoir été, à l'Assemblée, "première vice-présidente, puis présidente de séance pendant 800 heures". Cette ancienne professeur de français, attachée à "dire des choses fortes mais d'une façon pas polémique", occupait l'un des postes de conseillère politique dans la campagne présidentielle de Valérie Pécresse.
La politique de mère en fille
Fille de la députée du Doubs Irène Tharin, Annie Genevard est élue en 1995 conseillère municipale à Morteau sur la liste de Jean-Marie Binetruy à qui elle succède comme maire en 2022. Elle marche à nouveau dans les pas de Jean-Marie Binetruy comme députée du Doubs en 2012, poste qu'elle occupe encore aujourd'hui.
Mère de deux enfants, elle assure avoir elle-même grandi dans un environnement aux opinions variées "où on écoutait Ferrat, où on lisait Aragon", contribuant à "une forme de tolérance".
"Je ne peux pas détester une personne parce qu'elle ne pense pas comme moi", affirmait à LCP la députée, opposante lors du débat au mariage pour tous et tenante de la fermeté sur l'immigration.
Nommée en 2014 secrétaire nationale de l'UMP à l'animation des fédérations par Nicolas Sarkozy, puis porte-parole de LR en 2016, elle devient en 2017 secrétaire-générale adjointe de LR, en tandem avec Gérald Darmanin puis Eric Ciotti.
Devenue la même année vice-présidente de l'Assemblée, celle qui se targue de "ne pas hystériser les débats" n'avait pas hésité à demander au député LFI François Ruffin, trop débraillé à son goût, de "remettre sa chemise dans le pantalon"...