La députée LR du Doubs et d'autres députés de droite sont montés au créneau d'emblée en commission de l'Assemblée Nationale contre l'ouverture de la PMA, la procréation médicalement assistées à toutes les femmes.
Hommes "évincés", méconnaissance de "l'intérêt de l'enfant" ou encore "effet domino" inéluctable vers la "légalisation de la GPA" : A droite, la perspective de l'ouverture de la PMA à toutes les femmes ne passent pas.
Pour la députée du Doubs et ancien maire de Morteau, le futur projet de lois sur la bioéthique "méconnaît à l'enfant la possibilité de jouir d'une filiation vraisemblable et le prive définitivement de père".
Avant même d'entamer les travaux sur les articles du projet de loi sur la bioéthique en présence des ministres Agnès Buzyn (Santé), Nicole Belloubet (Justice) et Frédérique Vidal (Recherche), des élus LR ont protesté sur la méthode de la commission spéciale.
Ils ont contesté l'application du nouveau règlement de l'Assemblée voté au printemps limitant les prises de parole sur des amendements identiques: la présidente de la commission Agnès Firmin Le Bodo (UDI et indépendants) avait annoncé cinq orateurs pour leurs 11 amendements visant à supprimer l'article premier qui comprend la mesure phare de l'élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA).
Comme d'autres LR, Xavier Breton y a vu "un très mauvais signal" à l'ouverture des travaux, quelques élus d'autres formations apportant leur appui, tel Alexis Corbière (LFI) dénonçant un risque d'"entacher" le texte.
Après une brève suspension de séance, les élus de droite ont défendu - dans une atmosphère relativement policée qui s'est poursuivie tout au long de la soirée - leurs amendements de suppression de l'article 1er.
Cette évolution du droit "n'aboutira-t-elle pas inéluctablement vers la légalisation de la GPA (gestation pour autrui)?", a renchéri Thibault Bazin, proposant "d'appliquer le principe de précaution" en supprimant l'article.
Dans les rangs de LR, seul Maxime Minot a fait part de son soutien "avec quelques collègues" à une "évolution progressiste des mentalités".
D'autres élus ont défendu des amendements de suppression, dont l'ex-"marcheuse" Agnès Thill qui s'est demandée si la médecine doit "répondre à un désir sociétal" ou encore l'UDI et indépendants Pascal Brindeau.
Après le rejet de l'ensemble des amendements de suppression, les élus LR ont poursuivi tout au long de la soirée leurs tentatives pour modifier l'article phare du texte, mettant en avant un "rôle d'alerte".
La question de l'extension de la PMA aux femmes seules a notamment longuement fait débat, côté LR, mais aussi au sein de la majorité, Marie Tamarelle-Verhaeghe (LREM) plaidant pour un "projet partagé entre deux personnes".
La ministre de la Santé, a elle, défendu "une belle mesure". A la suspension des travaux à 1H du matin, seuls deux amendements notables émanant du groupe LREM avaient été adoptés, et l'examen du premier des 32 articles du texte, attendu le 24 septembre dans l'hémicycle, était loin d'être achevé.