Le diplomate et ancien "Sarko boy" Boris Boillon est jugé lundi et mardi à Paris, notamment pour "blanchiment de fraude fiscale". En juillet 2013, il avait été interpellé avec 350.000 euros et 40.000 dollars en liquide alors qu'il prenait un train pour Bruxelles.
Un style oscillant entre "Men in Black" et "James Bond", un franc parler peu usité dans les milieux diplomatiques et une succession de maladresses avaient entaché sa carrière au Quai d'Orsay, qui l'a finalement suspendu en novembre.
C'est cette fois à la justice que l'ancien ambassadeur de France en Irak et en Tunisie devra répondre: l'ex-conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, un temps reconverti dans le consulting, a été cité à comparaître par le parquet pour "blanchiment de fraude fiscale", "faux et usage de faux", "manquement à l'obligation déclarative de transfert de capitaux" et "abus de biens sociaux".
Le code de douanes impose de déclarer tout transfert international en liquide à l'intérieur de l'Union européenne au-delà de 10.000 euros, sous peine d'amende.
Le diplomate encourt jusqu'à cinq ans de prison et d'importantes amendes pour les autres chefs de poursuite.
Le procès, d'abord prévu en mars, avait été reporté, la demi-journée prévue ayant été jugée insuffisante par le tribunal correctionnel de Paris au regard de "la complexité du dossier"
Boris Boillon avait expliqué aux enquêteurs que ces sommes provenaient de ses activités professionnelles privées en Irak: d'après lui, ces prestations étaient rémunérées en liquide du fait des carences du système bancaire irakien.
Les investigations n'ont pas permis de retracer l'origine des espèces, selon une source proche de l'enquête.