A une semaine du premier tour de l'élection du président des Républicains, la présidente sortante Annie Genevard, députée LR du Doubs, s'est confiée dans Parole Publique sur France 3 Franche-Comté.
"Objectivement [le risque] est là. Il ne faut pas se le masquer."
Annie Genevard ne louvoie pas. Oui, Les Républicains sont menacés de disparition, pris en étau par un large parti macroniste central et l'extrême-droite. Et ce, malgré un réseau d'élus locaux encore conséquent, le plus important du pays.
"Il faut prendre la mesure de l'enjeu et de la responsabilité qui est la nôtre, indique l'actuelle présidente des Républicains, qui a pris cet été la suite de Christian Jacob. Le parti unique entre deux extrêmes, je pense que ça ne sert pas la démocratie."
Les quelque 90.000 adhérents LR choisiront leur nouveau président les 3 et 10 décembre. Trois hommes sont en lice: Eric Ciotti, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau. Annie Genevard a préféré rester dans son rôle d'arbitre: "Si certains ont très envie d'exercer cette responsabilité (...), je n'ai pas éprouvé le besoin de cette candidature, de cette fonction durablement".
Quel seront les défis du futur patron des Républicains ? Pour l'actuelle titulaire du poste, il sera double: "d'abord et toujours rassembler la famille, parce que s'il n'y a pas l'unité, il ne peut pas y avoir de conquête; deuxièmement, (...) qu'on fasse les choses autrement. Si on fait les mêmes choses, de la même façon, on aboutira au même résultat".
Il faut qu'on réinterroge notre corpus idéologique.
Annie Genevard, présidente sortante Les RépublicainsParole publique, le 27 novembre 2022
La députée du Doubs revendique une "opposition responsable": "Nous ne sommes pas dans une oppposition systématique, bête et méchante (...) Nous sommes dans l'opposition, mais nous essayons, chaque fois qu'un texte de loi arrive à l'Assembéle et au Sénat, d'amener le gouvernement sur nos propositions."
Sur le plateau de Parole publique, Annie Genevard revient aussi sur sa relation avec sa maman, Irène Tharin, députée du Doubs avant elle.
Elue du Haut-Doubs, un territoire que le loup est en train de reconquérir, elle prend la défense des éleveurs, dont plusieurs dizaines de bêtes ont été tuées.
"Tout est affaire d'équilibre. On ne songe pas à exterminer le loup. Mais il est clair qu'il faut protéger nos éleveurs. La population du loup doit être très sévèrement régulée".
Annie Genevard, députée LR du DoubsParole publique, 27 novembre 2022
Interrogée par Jérémy Chevreuil, elle s'est aussi positionnée sur la constitutionnalisation de la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), adoptée par l'Assemblée en première lecture le jeudi 24 novembre. Comme les deux tiers du groupe LR, elle n'a pas pris part au vote, mais prend ses distances avec la proposition de loi portée par La France insoumise, qui bouleverse selon elle "l'équilibre" de la loi de 1975. "Ce qui ne nous convient pas du tout dans la loi qui a été votée, c'est que cet équilibre est rompu, notamment la question des délais. Si jamais cela va au bout, on crée un droit imprescriptible à l'IVG, sans limite. Ce n'est pas l'esprit de la loi de Simone Veil."