Histoires 14-18 : le gouffre de Jardel, poubelle à obus

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Si les sols de la zone du front, de la mer du Nord à la Suisse, sont en 1918 gorgés de munitions, il est des endroits, à des centaines de kilomètres, qui portent les mêmes stigmates. Ainsi le gouffre de Jardelle, cavité naturelle du Doubs, est devenue une poubelle militaire oubliée pendant 50 ans.

A la fin de la guerre, l’armée se trouve à la tête de centaines de milliers d’obus, produits d’avance et dont elle n’a plus l’utilité. Elle les entrepose un peu partout, dans des forts, à l’air libre mais les immerge aussi, dans l’océan ou dans des lacs comme celui de Gérardmer dans les Vosges. Dans le Doubs, les autorités militaires se rapprochent du professeur de géologie Eugène Fournier, doyen de la Faculté de Besançon, pour trouver l’endroit idéal dans le relief karstique. Celui-ci écrit dans un ouvrage de spéléologie  « En 1919, divers gouffres ont été étudiés pour la destruction des obus. On a estimé le Puits de la Belle Louise (…) 6m, le Lachenau sur 8m; mais le puits de Jardelle  [pouvait] sur une hauteur de 20m, en recevoir 32.000 ; c’est donc ce dernier qui a été choisi. »
 

Source archives : - Collection François Devaux - INA - Pathé Gaumont - CPEPESC de Franche-Comté ©France 3

Le gouffre de Jardelle, cheminée de 120 mètres de profondeur, est en effet facile d’accès. Il est connu depuis le Moyen-âge, pour recevoir les bêtes d’élevage mortes de maladie. Le champ de tir de Pontarlier n’étant pas loin, on a aussi pris l’habitude d’y jeter  quelques munitions. Mais, le déversement effectué en 1923, est d’une toute autre ampleur. Un témoin raconte que pendant des jours se sont relayés des camions, puis par temps humide, des wagonnets sur doubles rails…charriant 3 à 4 000 tonnes d’obus chargés à la mélinite de 75 à 240 millimètres, les plus gros pesant plus de 100 kilos. 

La décharge souterraine s’entasse ainsi sur une quinzaine de mètres, immergée en période de crue. Le risque d’explosion est écarté, les obus étant a priori désamorcés. Mais les composants, notamment l’acide picrique ou mélinite, qui peuvent s’échapper des obus cassés dans leur chute ou corrodés dans le temps, laisse toujours craindre à l’avenir une pollution des eaux souterraines. Le gouffre de Jardelle, se trouvant en amont des sources de la Loue, une rivière emblématique de Franche-Comté.




 

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