Noël 1917, les soldats américains éloignés de leurs familles au camp du Valdahon trouvent chaleur et repas de fête auprès des YMCA. Cette œuvre d’inspiration protestante née au XIXème siècle, a pris un essor considérable pendant la première guerre mondiale.
YMCA, Young Men’s Christian Association est une association à but non lucratif, chrétienne interconfessionnelle. Georges Williams crée la première antenne en 1844 à Londres. Ayant dû travailler jeune dans des conditions très dures et sans connaître personne, il fonde avec une dizaine d’autres ce lieu de prière et d’entraide mutuelle. Le concept s’exporte vite à Montréal, puis aux Etats-Unis et dans toute l’Europe.
Collection privée A. Badot - Pathé Gaumont - Gallica BNF - YMCA
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©France 3
Lors de l’engagement des Etats-Unis dans la Grande guerre, les YMCA accompagnent le débarquement des troupes. Tenus par des volontaires qui n’ont plus l’âge de se battre, et quelques femmes, ces foyers proposent aux combattants des salles de repos, dans des maisons ou des baraquements. Ils organisent des conférences sur la France, spectacles et activités sportives. « Là se concentre toute la vie sociale du bataillon », peut-on lire dans le journal l’Illustration. Les YMCA vendent aussi à prix coutant articles de toilette, tabac, ou boissons chaudes. On y fait la queue pour des doughnuts ! Son symbole en triangle représentant bien l’harmonie entre le corps, l’intellect et l’esprit.
Les foyers du soldat français, péniblement mis en place pendant la guerre, se rapprochent bientôt de ces entités américaines, bien mieux dotées financièrement. Le général Pétain autorise qu’elles prennent le nom de « foyers du soldat – Union franco- américaine » et encourage leur multiplication. Les Poilus découvriront ainsi le basket-ball et le volley-ball nés auparavant au sein des YMCA. Ces foyers ont un tel succès qu’on envisage de les poursuivre après guerre. En réalité, ils ne survivront pas au départ des Américains, leurs meilleurs ambassadeurs.
Remerciements au commandement du camp militaire du Valdahon.
Sources et remerciements à André Badot, historien local passionné et conteur passionnant. Il est l'auteur, entre autres, de Le Valdahon, 1850-2000. Une ville franc-comtoise aux portes du Haut-Doubs. Éditions Dominique Guéniot.
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