Les notaires ont publié leur bilan annuel du marché immobilier en Franche-Comté. Avec un peu plus de 15.000 transactions dans l'année dans les départements du Doubs, Jura, Haute-Saône et Territoire de Belfort, les ventes ont été un peu moins nombreuses, mais les prix ont globalement continué d'augmenter. Détail.
Le marché de l'immobilier marque le pas, en Franche-Comté comme dans le reste du pays. Mais malgré une baisse du nombre de transactions, le prix des ventes continue d'augmenter sur une grande partie de la région, a révélé en début de semaine la Chambre Interdépartementale des notaires.
Du 1er octobre 2022 au 30 septembre 2023, le nombre de ventes, tous bien confondus, a baissé de 13,1%. "On est à peu près sur 15.000 ventes" explicite Jean-Fabien Mogé, président de la Chambre des notaires.
"Le volume des transactions revient à un niveau plutôt normal par rapport à l'embellie qu'on a connue par le passé" analyse-t-il. "On revient à des volumes de transactions comparables à ceux de 2019". En Franche-Comté, le phénomène est par ailleurs moins marqué qu'ailleurs : "les baisses de volume oscillent plus entre 15 et 20% sur d'autres parties du territoire".
Arrêt brutal des constructions neuves, au profit de l'ancien
L'augmentation des taux d'intérêt pour les prêts immobiliers et l'inflation, sont passés par là.
C'est dans le Jura et le Territoire de Belfort que les ventes ont le plus baissé, avec -15% et 17% de transactions tous types de bien confondus.
La construction dans le neuf souffre le plus du phénomène et marque un arrêt important : - 45% de ventes d'appartements et -29% pour les ventes de maisons neuves.
Corollaire : "il y a un report du marché sur l'ancien" annonce Jean-Fabien Mogé. Ces biens souffrent un peu moins de la baisse des ventes, et, leur prix a augmenté dans la région. Le prix médian d'une maison a augmenté de 3,8% en un an, celui d'un appartement de 1,8%. Comptez désormais 165.000 euros pour une maison, et 1.670 €/m2 pour un appartement.
Dans le Doubs : à Maîche ça baisse, à Pontarlier ça monte toujours
Sans surprise, c'est dans le Doubs que les maisons anciennes sont les plus chères. Prix médian : 210.000 euros. Mais derrière ce chiffre, se cache des disparités très importantes entre les zones frontalières et le reste du département.
À Besançon, le prix médian d'une maison est de 283.300 euros, quand il est de 154.900 euros dans le secteur de Baume-les-Dames. À l'opposé, dans le Haut-Doubs, à Pontarlier, le prix médian d'une maison a été sur cette année scolaire 2022-2023 de 345.000 euros. Dans la même veine, l'évolution des prix a été quasi neutre à Besançon, avec une légère baisse de 0,4%. À Pontarlier, ces prix ont augmenté de 5,5% et 5,7% à Morteau. Seule surprise : dans le secteur de Maîche, une baisse de 2,3% du prix médian d'une maison ancienne, qui se fixe à 219.000 euros.
À l'échelle du département, le prix des appartements est quasi stable avec une augmentation de 1,7% du prix médian : un chiffre qui cache des réalités très contrastées. À Montbéliard, le prix du mètre carré a baissé de 4%, à Maîche, il s'est effondré de 12,1%, pour se fixer à 950 euros/m2 et 1.530 euros/m2. A contrario, à Morteau, le mètre carré a augmenté de 8,9%, à Pontarlier de 7,7%. Comptez-y respectivement 2.580 et 2.590 euros le mètre carré.
Du côté des terrains à bâtir, le prix médian d'un terrain dans le Doubs était de 66.200 euros. Il a augmenté de 3,5% sur l'année. Là encore, dans les faits, les prix sont très contrastés, entre les zones frontalières, Besançon, et le secteur de Baume les Dames : dans le secteur Mont d'or et Lacs, le prix médian d'une vente était de 106.000 euros, à Pontarlier, 92.900 euros, à Besançon 68.000 euros, et à Baume-les-Dames… 37.100 euros.
Dans le Jura, des prix homogènes... sauf à Saint-Claude
Dans le Jura, c'est le secteur de Saint-Claude qui est le plus attractif, où les prix sont plus élevés et les maisons les plus chères. C'est aussi là que les augmentations des prix ont été les plus importantes : par exemple, en moyenne dans le département, le prix de vente d'une maison ancienne est de 165.000 euros, avec une augmentation de 6,5% des prix. Mais dans l'arrondissement de Saint-Claude, ce prix est de 220.300 euros, pour une augmentation de 18,1% sur un an.
À Lons-le-Saunier et Dole, les prix médians des biens sont similaires : de l'ordre de 1.400 euros le mètre carré pour les appartements ancien et 160.000 euros pour les maisons.
Le prix médian d'un terrain à bâtir, cédé sur cette période d'octobre 2022 à septembre 2023, a été de 40.000 euros, soit une augmentation de 3,6%.
En Haute-Saône, des maisons trois fois moins chères à Champlitte que Champagney
En Haute-Saône, appartements et terrains à bâtir ont vu des évolutions de prix importantes : +4,1% du mètre carré pour les appartements anciens, soit 1.000 euros/m2, et +14,7% en moyenne sur les transactions de terrains à bâtir, avec un prix moyen de 38.000 euros pour ces derniers.
Les maisons anciennes sont globalement plus chères à Champagney et Gray, avec un prix médian de vente respectivement à 158.500 euros et 142.000 euros, qu'à Vesoul, où ce prix est de 136.100 euros. C'est à Champlitte que les maisons anciennes sont les moins chères : 45.000 euros. Les variations moyennes de prix sont très variables d'un secteur à l'autre : de -11,3% à +15,2 %.
Les appartements sont moins chers à l'est du département, dans le secteur de Lure, que dans l'ouest : 870 euros/m2, contre 1.060 euros/m2. Mais les maisons sont globalement plus chères dans l'est de la Haute-Saône, avec 120.100 euros de prix de vente médian, que dans l'ouest, où ce chiffre est de 110.700 euros.
Dans le Territoire de Belfort, les appartements anciens en chute libre
C'est le seul département de la région où le prix des appartements ancien a baissé : -4,2% sur un an, pour un prix moyen de vente de 1.210 euros de prix médian de vente. En revanche, les prix des terrains à bâtir y ont bondi : +8,1% sur un an, pour un prix médian de vente de 65.500 euros. Le prix des maisons a augmenté de 1,7%, pour 182.000 euros.
À Belfort même, tous les prix sont en baisse, que ce soit pour un appartement ou une maison, avec respectivement - 9,7% et - 10,7% sur le prix médian de vente.
En dehors de la préfecture, dans son agglomération et dans le reste du département, le prix médian d'une maison a augmenté, de 2,1% dans l'agglomération belfortaine, jusqu'à +11,4% dans le secteur de Rougemont-le-Château.
De manière générale, ces évolutions de prix doivent être comparées aux chiffres de l'INSEE. Si le prix de vente des appartements franc-comtois a augmenté de 1,8% d'octobre 2022 à septembre 2023, l'inflation française était selon les estimations de l'INSEE de 5% sur la même période.