L’histoire du petit Joseph Furmanik est une série de drames et de rebondissements comme seule la grande guerre a su en écrire. Arrêté et déporté pour un jeu de gosse, il a traversé la France, l’Autriche et l’Italie jusqu’à devenir un notable richissime.
En août 1914, Joseph Furmanik, orphelin de mère, n’a que onze ans. Il vit à Colombier-Fontaine près de l'usine de chaises Baumann où travaille sa famille. Joseph joue « à la guerre » comme tous les gamins de son âge. Un jour, il s’exclame par la fenêtre « Vive la Prusse ! » Des soldats français l’entendent, rentrent chez lui, et l’arrêtent. Jacob, son père de nationalité polonaise, est aussi arrêté. La Pologne appartient à l’empire austro-hongrois, l’homme est par définition suspect aux yeux des autorités.
Joseph et Jacob sont jetés en cellule, déplacés de prison en prison, à travers toute la France. Souvent dans des conditions épouvantables. Des co-détenus témoignent et s’émeuvent qu’on attache un si jeune garçon « avec des chaînes en fer réservées aux criminels ». Père et fils sont déportés en Corse. Jacob y passera 5 ans. Le petit Joseph, lui est relâché en 1916 et envoyé à Vienne, qu’il ne connaît pas. Il s'instruit grâce à bienfaiteur, travaille un peu. En 1919, il y retrouve son père par hasard. Ils émigrent finalement en Italie, à Naples.
Là, le destin de Joseph bascule. Il tombe amoureux d’une riche romaine qui lui ouvre les portes de la haute société. Il se fait construire un hôtel particulier luxueux « le Palazzina Furmanik ». Il intègre les cercles fascistes. Il devient Giuseppe Furmanik, champion automobile. Avec une Maserati, il bat huit records du monde de vitesse. Il conçoit même un modèle de parachute, le Salvator-A et le teste devant Mussolini et le roi Victor-Emmanuel III. Joseph survit à la chute du régime et meurt de maladie en 1959. Joseph Furmanik n’est jamais retourné à Colombier-Fontaine, mais il a pris une belle revanche sur ses débuts de vie.
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