Durant deux jours, jeudi 19 et vendredi 20 mai, la manifestation "Les Journées de l’Industrie" veut offrir une vitrine aux entreprises industrielles et aux organismes de formation pour susciter de nouvelles vocations. C’est la première édition de cette opération.
"Souvent, on passe devant des usines mais tout est fermé. On ne voit presque jamais ce qui se passe à l’intérieur… L’image de l’industrie est faussée et c’est dommage parce que les entreprises ont beaucoup changé !" Floriane Parrenin est chargée du développement économique à la Communauté de Communes du Val de Morteau.
C’est elle qui organise cet événement, sur deux jours, jeudi 19 et vendredi 20 mai, à la salle de l’Escale à Morteau et dans différents lieux de la ville. En fait, comme peu de personnes peuvent entrer dans les entreprises pour y juger de leurs activités, les entreprises viennent à elles. Participent à cette manifestation également des organismes de formation comme le Greta et l’IUMM entre autres.
Au total, 19 stands sont prêts à accueillir les visiteurs. Le public visé : les jeunes qui cherchent encore leur voie professionnelle et d’autres, moins jeunes, qui veulent changer de métier ou simplement découvrir ces secteurs d’activité.
Floriane Parrenin est intarissable : "Les métiers dans l’industrie sont très diversifiés et méconnus. Et ils permettent d’évoluer professionnellement dans les entreprises. Que l’on soit fille ou garçon… Il existe de véritables possibilités d’évolution." Des jeunes, collégiens et lycéens, sont déjà prévus parmi les visiteurs. Ils devraient 300 environ à venir se faire une idée de l’industrie.
Des ateliers pour montrer le réel
Trois ateliers de décolletage, polissage et horlogerie, ont été installés. Le bus de l’UIMM qui présente l’industrie du futur est présent durant les deux jours. L’entreprise mortuacienne Plastivaloire qui travaille comme sous-traitant pour l’automobile ouvre ses portes aux visiteurs.
Florence Richard-Mercier est la directrice du site mortuacien de ce groupe. Ici, 200 salariés, plus des intérimaires, entre 20 et 40 personnes, fabriquent des pièces pour l’automobile. Spécialisés dans l’injection du plastique et d’un autre matériau appelé Zamak, ils conçoivent et produisent des pommeaux de vitesse ou des étriers pour clipper les portières.
Elle explique pourquoi elle participe à cette opération : "On veut faire connaître nos activités et les différents métiers. Surtout que, dans le Val de Morteau, on est en pénurie de main d’œuvre ! Dans l’industrie, on a des métiers passionnants, on apprend toujours, on ne se lasse jamais. Il y a toujours des défis techniques à relever."
Du BEP à directrice d'un site industriel
Florence Richard-Mercier raconte son parcours : après un BEP monteur, où elle était la seule fille dans la formation, elle a décroché un DUT (Diplôme Universitaire de Technologie en 2 ans après le bac) en génie mécanique.
Entrée comme assistante chef de projet, elle a peu à peu gravi les échelons, en passant par responsable du service qualité, pour devenir directrice du site de Morteau. Elle assure : "Mon parcours est la preuve que les évolutions au sein d’une entreprise, d’un groupe sont possibles."
Elle se désole du manque de main d’œuvre. La faute de la Suisse toute proche et de ses salaires ? « La Suisse a toujours existé et elle existera toujours. Non, actuellement, nous recherchons toutes sortes de salariés, des opérateurs en poste de productions, mais aussi des emplois plus qualifiés comme outilleur ou spécialiste en maintenance. La raison de leur départ ? Les salariés cherchent à se rapprocher de leur domicile, surtout depuis les hausses des carburants. C’est difficile de remplacer ceux qui partent, en plus, nous devons déjà former les nouveaux, au moins pendant trois semaines, avant qu’ils puissent être opérationnels."
Floriane Parrenin, l’organisatrice, insiste pour ceux qui ne souhaiteraient pas, malgré tout, "travailler en usine" : "Nous avons bien sûr des activités industrielles traditionnelles qui sont exposées mais aussi d’autres secteurs comme la construction bois, les scieries ou encore l’agro-alimentaire. Il n’y a pas que des usines quand on pense industrie !"