Le Doubs va expérimenter la mixité sociale dans les collèges

La ministre de l'Education nationale présente, mardi, son plan pour "renforcer la mixité sociale dans les collèges". Dix sept départements vont expérimenter plusieurs mesures.

Les départements concernés par l'expérimentation

Doubs, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Seine-Saint-Denis, Haute-Savoie, Loire, Hérault, Meurthe-et-Moselle, Maine-et-Loire, Eure-et-Loire, Indre-et-Loire, Paris, Charente-Maritime, Ille-et-Vilaine, Bas-Rhin, Tarn et Haute-Garonne

Ces départements volontaires, expérimenteront dès la rentrée 2016 de nouveaux outils, en concertation avec les parents et l'Education nationale, afin d'améliorer la mixité sociale dans leurs collèges et tenter de mélanger les enfants favorisés et ceux qui le sont moins.

Je ne prépare pas le grand soir et je ne veux surtout pas faire le bonheur des gens malgré eux"

a pris soin de préciser la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, consciente du caractère explosif de tout ce qui touche à la carte scolaire en France.

Ces expérimentations se dérouleront au sein d'un "territoire pilote" par département: il doit compter plusieurs collèges suffisamment proches pour que les enfants puissent se rendre facilement dans l'un ou l'autre, et les établissements être peu mixtes, a précisé la ministre mardi.


Des chiffres à l'appui

La ministère de l'Education nationale donne quelques chiffres sur la "ségrégation sociale entre les collèges". Ainsi, parmi tous les établissements français, "70 collèges accueillent plus de 82% de collégiens d'origine sociale défavorisée". A l'inverse, "70 collèges accueillent moins de 3% de collégiens d’origine sociale défavorisée". Cette ségrégation est "plus forte" dans les départements urbains.


Comment se feront les affectations des collègiens en 2016 ?

Les familles d'un secteur multi-collèges pourront classer par ordre de préférence les établissements de leur zone d'affectation. Si les capacités d'accueil ne permettent pas de répondre au premier choix des familles, l'affectation se fera en fonction de critères décidés "avec le département et en associant pleinement" les parents.

Parmi ces critères à disposition et choisis à l'issue de réunions publiques entre parents d'élèves et départements, figurent: élèves boursiers ou susceptibles de l'être (critère social), distance entre le domicile et le collège, choix pédagogiques (langues étrangères proposées, classes à horaires aménagés...), affectation en fonction de l'école primaire d'origine, maintien des liens amicaux entre élèves, etc.

Chaque établissement pourra faire valoir ses atouts et son originalité auprès des parents, grâce à l'autonomie accrue dont il bénéficiera avec la réforme du collège, prévue pour la rentrée 2016.

Deux critères resteront prioritaires: élève handicapé ou bénéficiant d'un traitement médical à proximité d'un collège donné. Sinon, chaque territoire pourra décider de ses critères et de leur ordre de priorité.


Lutter contre la ségrégation scolaire

Actuellement, l'enfant est affecté par le département dans un collège en fonction de son lieu de résidence, un système qui accepte quelques dérogations.

Associer les parents, construire avec eux les critères d'affectation et les convaincre des bienfaits de la mixité scolaire sont indispensables à la réussite de ces expérimentations, souligne le ministère. "On ne doit pas imposer d'en haut la mixité sociale", estime Mme Vallaud-Belkacem. Quant au secteur privé, vers lequel peuvent se rabattre les parents mécontents des collèges publics, "il souhaite s'engager davantage sur les questions de mixité sociale", selon elle.
Premières réactions après l'annonce officielle du ministère de l'Éducation nationale sur la mixité sociale au collège. Avec : Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l' Education Nationale ; Isabelle Cauwet, FCPE du Doubs et Nathalie Faivre, Snes du Doubs





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