Stellantis et la société chinoise CATL ont annoncé la signature d’un accord pour l’approvisionnement local de cellules et modules de batteries LFP, destinés à alimenter la production européenne des véhicules électriques Stellantis. Explications.
La dépendance des constructeurs automobiles européens vis-à-vis de la Chine n'est pas près de disparaître. C'est ce qui ressort de l'annonce du dernier accord signé entre Stellantis et CATL, une entreprise chinoise de production de batteries LFP, au lithium-fer-phosphate.
Mardi 21 novembre, le géant européen de l'automobile, ex PSA, a annoncé dans un communiqué avoir signé un accord "non engageant" pour obtenir un approvisionnement en batteries utilisées pour les véhicules électriques. Stellantis développe un peu plus sa stratégie offensive dans le marché du véhicule électrique.
Un coût de production réduit
"Le protocole d’entente prévoit une collaboration à long terme entre CATL et Stellantis autour de deux axes stratégiques distincts : d’une part, l’élaboration d’une feuille de route technologique audacieuse pour soutenir la commercialisation des véhicules électriques de Stellantis, et d’autre part l’identification de nouvelles opportunités permettant de renforcer la chaîne de valeur des batteries", indique la société dirigée par Carlos Tavares. Les deux entreprises envisagent de créer une "coentreprise".
"Ce protocole d’accord avec CATL sur la chimie des batteries LFP est un nouvel élément clé de notre stratégie à long terme, dont l’ambition est de préserver la liberté de mouvement des classes moyennes européennes", a de son côté déclaré Carlos Tavares. En effet, les batteries LFP, de la famille des lithium ion, sont de plus en plus utilisées, aux dépens des batteries Li-ion, les batteries dites LCO, pour Lithium-Cobalt Oxide ou Nickel Manganèse Cobalt (NMC). Le coût de fabrication des LFP est inférieur avec en moyenne en 2022 135$/kWh pour la LFP contre 185$/kWh pour la NMC, selon le site ficheauto.fr. Les véhicules peuvent donc être vendus moins cher et toucher de nouveaux ménages, plus modestes. Cette technologie est d'ailleurs très utilisée en Chine. Elle est aussi réputée plus durable, même s'il faut recharger les batteries plus régulièrement.
Le virage électrique de Stellantis
Stellantis annonce vouloir commercialiser "des crossovers et des SUV électriques de grande qualité, durables et abordables dans les segments B et C". Stellantis a également annoncé son intention d’atteindre "100% des ventes de véhicules électriques à batterie (BEV) pour les voitures particulières en Europe et 50% des ventes de BEV pour les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers aux États-Unis d’ici 2030".
La société franco-italo-américaine a par ailleurs déjà investi plusieurs milliards d'euros dans des gigafactories en Europe et aux États-Unis. Le but ? Diversifier les technologies afin de devenir leader de ce marché en plein essor. Pour la première fois en octobre 2023, les immatriculations de voitures 100% électriques ont atteint 19% des ventes totales. Stellantis a par ailleurs engagé un partenariat avec ACC (co-entreprise de Total et Stellantis), installée en France, et inaugurée en juin. Selon le magazine Usine Nouvelle, ACC doit normalement produire ses premières batteries commercialisables d'ici la fin de l'année. Elles seront destinées à la nouvelle Peugeot 3008 électrique de Stellantis.