"On rentre, on souffre, et on revient !" : À la rentrée, les salles de fitness font le plein

Remise en forme, perte de poids ou musculation, les objectifs sont variés pour ceux qui prennent un abonnement en salle de sport après l'été. Influence des réseaux sociaux, bonnes résolutions, le mois de septembre est celui qui enregistre le plus d'adhésions avec janvier.

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"Faut bien reprendre en septembre !" Sous le poids des haltères qui ne l'empêchent pas de répondre à quelques questions, Élio a retrouvé les agrès de sa salle de sport après deux mois bien occupés par un job d'été. "J'aime bien faire beaucoup de sports, donc ça permet d'avoir une bonne carrure, pour être polyvalent."

Retrouver la forme pour certains, débuter une activité physique pour d'autres, septembre est traditionnellement le pic des adhésions. Au comptoir de Liberty Gym, au centre-ville de Besançon, Magali Duarte Serra doit mettre de côté ses tâches administratives pour saisir les nouveaux abonnements. "En général le mois de septembre, c'est le mois des bonnes résolutions, un petit peu comme janvier, du coup, on a un gros afflux de nouveaux clients", déclare-t-elle au micro de Louise-Anne Sigaud.

Dans cette franchise qui compte près de 3000 membres, on les compte en dizaines. "En deux jours, c'est quarante nouveaux abonnés. Ça correspond à la reprise post-estivale, où on choisit son sport pour l'année avec plein d'ambition et d'espoir", précise la gérante, non sans empathie pour ces forçats du tapis de course et du rameur.

 "Un peu compliqué, mais ça va !" : sur son banc de musculation, Mathéo est en pleine reprise. Il fait justement partie des récentes recrues : "Je me suis inscrit à cette salle justement par ce que j'ai rejoint l'université de STAPS, pour développer mon corps […] et potentiellement à la fin devenir kiné." Un objectif sérieux, auquel il tient à ajouter l'agréable, en venant avec ses amis, "Ce qui me permet de m'amuser tout en pratiquant".

Un marché en croissance

Les salles de fitness, que l'on trouve dans la plupart des villes de France, et même en zone plus rurale, suscitent un engouement croissant, selon une étude sur le marché européen du sport publiée en 2023. Selon cette analyse, la France compterait près de 5.300 salles, pour 6.5 millions d'abonnés et un chiffre d'affaires de plus de 2 milliards d'euros.

Comment justifier un tel succès ? Les enseignes se diversifient, et s'adaptent à une clientèle en recherche de forme physique, mais pas seulement. "Ça peut être aussi pour se défouler, pour peut-être un peu moins stresser. C'est aussi beaucoup de mental, ils viennent pour une expérience", estime Kelly Clamaron, gérante de la salle de sport Iksir, à École-Valentin.

Ouvert en mars 2024, le complexe se veut différent, avec une vaste palette d'activités. "On a 160 cours par semaine, donc on en a vraiment pour tous les goûts", assure la gérante. "C'est un vrai lieu de vie."

C'est dans cette salle que Monique, 69 ans, a décidé de s'abonner en août : "J'ai trouvé mon bonheur, je fais pas mal de cours collectifs." Auparavant adhérente d'une salle d'aquasport, elle a pris le goût du choix proposé. "Je fais du bodypump, du bodysculpt, mais ça fait transpirer ! On rentre, on souffre, on vient payer pour souffrir et on repart […] mais on revient le lendemain !"

Phénomène de mode ou tendance durable ?

Rester en forme, perdre du poids, ou "prendre de la masse", un objectif "à la mode" que se fixent aussi bien les garçons que les filles, selon Magali Duarte Serra, de Liberty Gym. Ainsi, de nombreux adhérents se laissent tenter par les innombrables posts que l'on trouve sur les réseaux sociaux. "Je vois une influence à ce niveau-là, il y a des stars fitness qui influencent les jeunes et donc les jeunes viennent pratiquer en salle pour ressembler à leurs idoles, analyse la gérante."

Ça devient normal maintenant chez les tout jeunes, à partir de 15 ans, de pratiquer la musculation.

Magali Duarte Serra, gérante d'une salle Liberty Gym à Besançon

Alors combien de temps dure l'abonnement, pour ces jeunes séduits par l'idée de remodeler leur corps ? "40 % arrêtent dès les deux ou trois premières semaines, répond Magali Duarte Serra. On va garder peut-être 50% de gens réguliers." 

Une fidélité qui dépend de nombreux critères, notamment du prix et du type de l'abonnement. À Chalezeule, la salle Feelgood revendique 98% de fidélisation. "Nous, la particularité, ce sont des abonnements mensuels, sans engagement. On n'est pas visibles, mais une fois qu'on fait venir, on a un beau taux de concrétisation", se réjouit la gérante, Isabelle Sabaterie.

Dans cette salle historique de Besançon, ouverte sous une forme bien différente en 1992, on compte 18 nouveaux abonnés depuis le 1er septembre. Chez Feelgood, le constat de la rentrée est le même : "Le boom de la rentrée, c'est perte de poids et remise en forme", observe Isabelle Sabaterie. Les 600 adhérents de cette enseigne indépendante se répartissent entre l'aquasport, une activité à majorité féminine, et le fitness, plutôt mixte. Des disciplines proposées à l'année, auxquelles s'ajoutent des offres plus saisonnières, comme la natation pour les enfants, autre "phénomène de la rentrée", selon la gérante.

Si certains attendent septembre pour se mettre au sport, d'autres, comme les retraités, s'inscrivent toute l'année. Ainsi, dans cette salle de Chalezeule, des séances hebdomadaires sont proposées aux seniors depuis octobre 2023. Par groupe de 8, les adhérentes (essentiellement des femmes), viennent "retrouver de la force, de l'équilibre, de l'endurance", décrit Isabelle Sabaterie. Elles y effectuent des "mouvements qui vont être utiles dans leur quotidien : se hisser sur la pointe des pieds, soulever son sac de course." Le sport, en salle ou non, est, pour sûr, un gage de longévité.

 

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