Paul Dietschy est professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Franche-Comté. Spécialiste des sports, il s'intéresse à l'avenir du FC Sochaux-Montbéliard : oui, Romain Peugeot est un nom qui rassure, oui, les collectivités sont prêtes à mettre la main à la poche... Et après ?
Paul Dietschy est professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Franche-Comté. C’est un spécialiste du sport. Il dirige une revue universitaire, Football(s), qui présente le football sous ses différentes composantes : histoire, culture, économie ou encore société....
Il a été interrogé sur les retombées économiques du FCSM, l'arrivée de Romain Peugeot ainsi que l'engagement des collectivités trerritoriales.
Déjà une question d'image
Quel est l’impact d’un club de foot comme le FCSM sur l’économie du Pays de Montbéliard ? Difficile de répondre constate l’universitaire : "Les retombées économiques du FCSM pour le territoire, c’est déjà de l’image dans la France entière. C'est d'abord un outil de communication, comme peut l’être Auxerre pour cette partie de la Bourgogne. Il y a aussi l'effet match pour les supporters qui peuvent consommer localement, mais ce n'est pas une manne extrêmement importante pour Montbéliard."
L’effet de l’image est-il quantifiable ? Non, selon Paul Dietschy qui ajoute : "Pour moi, c’est surtout très important en terme d'animation de la ville, avec le rendez-vous régulier tous les 15 jours quand le FCSM reçoit un adversaire."
Romain Peugeot : l'homme providentiel ?
Pour ce spécialiste, l’arrivée de Romain Peugeot, petit-fils de Jean-Pierre Peugeot, le créateur du FCSM, est une excellente nouvelle pour la survie du club : " Romain Peugeot s’investit, c'est un homme qui pèse lourd, hautement symbolique. Il y a ce lien hautement indéfectible qui s'est créé entre la famille Peugeot et le FCSM. Dès la création, le club, c’était déjà un vecteur de consommation. Après la seconde guerre mondiale, avec la création des Lionceaux et de la formation, ce modèle est plus vertueux et représente aussi une certaine tradition ouvrière."
C'était la volonté de bien faire, d'avoir du beau jeu et de ne pas dépenser des sommes somptuaires.
Paul Dietschy, professeur d'histoire contemporaine de l'Université de Franche-Comté
Et il continue : "Il y a une vraie culture du club qui est liée aux Peugeot. Quand L’entreprise s'est désengagée du FC Sochaux, pour beaucoup c'était la fin d'une histoire. La suite était logique : les investisseurs n'étaient pas toujours crédibles, un peu bidon et n'avaient pas un lien très fort avec la ville. Le retour d'un Peugeot peut fédérer des petits investisseurs autour du club et le faire revivre."
Paul Dietschy insiste aussi sur un fait important : la ferveur populaire. Si beaucoup d’habitants du Pays de Montbéliard et de Franche-Comté tiennent affectivement au FCSM, ils ne le montrent peut-être pas suffisamment, contrairement à d’autres villes de France.
Mobilisation sans précédent des collectivités territoriales
Autre appui, et de taille, reçu par le club : celui des collectivités territoriales situées sur le Nord Franche-Comté. La ville d’Héricourt et la Communauté de Communes (Haute-Saône) mettent chacune 50 000 € sur la table. Pays de Montbéliard Agglomération propose 500 000 €. Et c’est un million que pourraient débourser Le Grand Belfort, et les départements du Territoire de Belfort et du Doubs. Une aide financière très appréciable mais qui ne peut être reconduite chaque saison.
Christine Bouquin, présidente Les Républicains du Conseil Départemental du Doubs, refuse pour le moment d'expliquer pourquoi sa collectivité devrait dépenser un million. Elle fait juste savoir que lors de la prochaine assemblée du département, l'avenir du FCSM et son financement sera à l'ordre du jour. Elle précise qu'un rapport sera proposé le 25 septembre. Seront examinés un actionnariat et la création d'une structure qui pourrait recevoir les financements des collectivités car elles n'ont pas le droite de financer directement les clubs sportifs.