Une bonne nouvelle pour l’emploi et l’industrie du Nord Franche-Comté. La start-up française Gen-Hy a annoncé ce mercredi 11 mai la construction dans l'agglomération de Montbéliard d'une usine d'électrolyseurs destinés à produire de l'hydrogène vert.
Cette usine, de 8.000 m2 à terme, sera opérationnelle courant 2023, pour un processus d'investissement hors immobilier de 15 millions d'euros. Elle s’implantera sur la zone de Technoland 2.
Elle fabriquera des électrolyseurs sur la base d'une technologie de membranes "innovante" qui, selon Gen-Hy, permet d'augmenter les rendements de l'électrolyse de près de 20% et utilise des métaux non rares, sourçables en France.
Gen-HY dit son "ambition de contribuer au développement d'une filière technologique 100% française de l'hydrogène".
Pour cette phase d'industrialisation, l'entreprise a reçu le soutien de l'Etat et des collectivités locales, dans une région Bourgogne-Franche-Comté déjà très engagée sur l'hydrogène.
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L'hydrogène, vecteur d’énergie du futur ?
On peut l'utiliser l’hydrogène (H2) pour produire de l'électricité, comme matière première dans des procédés industriels ou pour stocker de l'énergie. Il renferme quatre fois plus d'énergie que le charbon et trois fois plus que le pétrole, il est considéré par certains comme le carburant du futur.
L'hydrogène est vu comme une solution permettant de décarboner une large part de secteurs aujourd'hui sans solution alternative aux énergies fossiles : industrie lourde, transports volumineux... Pour qu'il soit "vert", sa fabrication passe par une électrolyse de l'eau (un courant électrique dans l'eau permettant de séparer l'élément H2), actionnée par des énergies renouvelables.
L'hydrogène peut être stocké en grandes quantités, ce qui n'est pas encore le cas de l'électricité. L'hydrogène vert peut ensuite être reconverti en électricité, permettant ainsi de développer les énergies renouvelables.
Pourquoi une implantation dans le secteur de Montbéliard-Belfort ?
"La filière hydrogène régionale s'appuie sur un socle universitaire fertile et une réelle synergie entre collectivités locales, chercheurs et industriels", note Gen-Hy, qu'il s'agisse de laboratoires de recherche (université de Bourgogne-Franche-Comté, CNRS), de la plateforme Hydrogène Énergie de Belfort, de constructeurs régionaux de véhicules hydrogène ou de l'implantation de groupes majeurs (Stellantis, Alstom etc).
"Notre choix du Nord Franche-Comté a été guidé par l'existence d'un écosystème exceptionnel autour de l'hydrogène", a expliqué le président de la start-up, Sébastien Le Pollès, citant aussi "une position stratégique au coeur de l'Europe, proche des marchés allemands et suisses".
En septembre 2021, le forum "hydrogen business for climate", s’était déroulé à Belfort, un événement d'envergure transnationale pour concrétiser la transition énergétique H2 en France et en Europe.
“L’implantation de Gen-hy conforte le Pays de Montbéliard comme terre d’hydrogène”
Charles Demouge, Président de Pays de Montbéliard Agglomération, a salué la décision d’implantation dans le Doubs.
« Le choix de Gen-Hy conforte le Pays de Montbéliard comme une terre d’hydrogène, où depuis des années, de nombreuses initiatives et coopérations, soutenues par PMA, ont vu le jour. Cette décision renforce également Technoland 2 comme une zone d’activité stratégique, attractive et de haute qualité environnementale » précise Charles Demouge.
“Avec cette implantation prévue courant 2023 et les projets H2 de Faurecia, notre territoire confirme qu’il est un élément prépondérant de l’écosystème lié à l’hydrogène dans le nord Franche-Comté et d’une manière plus large dans la région Bourgogne-Franche-Comté » complète l’élu dans un communiqué de presse.
Une stratégie pour développer l’hydrogène en France
En septembre 2020, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et la ministre déléguée chargée de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher ont présenté la stratégie que le gouvernement entend mettre en œuvre pour faire de la France l'un des leaders dans le domaine de "l'hydrogène propre" donc "vert". Dans un communiqué, le gouvernement se fixe pour objectif d'atteindre 6,5 GW de capacité de production d'hydrogène décarboné par électrolyse d'ici à 2030.