Pays de Montbéliard Agglomération (PMA) s’apprête à racheter 42 hectares laissés libres sur le site de Stellantis Sochaux (Doubs). Une zone qui sera totalement reconstruite et réindustrialisée avec l’objectif de "faire venir des emplois dans la région" selon le président de PMA Charles Demouge.
C’est l’un des dossiers les plus importants de l’agglomération du Pays de Montbéliard (PMA) pour les années à venir. Après avoir acquis en 2015 près de 20 hectares de l’ancien site "Nord" de l’usine Stellantis de Sochaux, PMA s’apprête à racheter 42 hectares de la zone Sud, laissée en partie libre par la modernisation du site actuel.
Une acquisition à 11,5 millions d'euros
Coût du rachat : 11,5 millions d’euros auxquels il faudra ajouter les frais engendrés par la reconversion du site, qui devrait être totalement réindustrialisé. " Il s’agit d’un site au passé un peu particulier et il faudra compter 30 à 40 millions de travaux en tenant compte de la déconstruction, de la dépollution, de la déconnexion des réseaux notamment" précise Didier Klein, vice-président de PMA délégué à l’économie.
"Faire venir les emplois de demain"
L’objectif de ce rachat, selon le président de Pays de Montbéliard Agglomération Charles Demouge, sera de préserver les compétences et de créer des emplois dans la région : " S’il n’y a pas de projets à Sochaux, ils se feront ailleurs. Donc nous devons profiter au maximum de la présence de Stellantis pour favoriser les prochains marchés automobiles et faire venir d’autres emplois sur notre territoire. Il faut procurer du travail aux gens qui viennent avec les métiers de demain : le numérique, l’environnement, les énergies renouvelables" espère-t-t-il.
Difficile pour l’heure de chiffrer les attentes en termes d’emplois sur le secteur mais la direction de PMA a insisté sur sa volonté d’installer une activité industrielle, et de ne pas se limiter à des activités de logistique. "Le risque sur ce type de friches, c’est de ne faire que de la logistique et de se retrouver avec une zone de 10 000 m2 avec seulement 10 nouveaux emplois. Sur notre zone, ça ne ferait que 200 à 300 emplois. Ce n’est pas ce que nous voulons" insiste Didier Klein, précisant notamment que PMA travaille de concert avec Stellantis pour trouver des investisseurs, et que plusieurs prospects se sont déjà positionnés sur le dossier.
Un chantier d'envergure
Pour mener à bien son acquisition, PMA peut compter sur sa précédente expérience du rachat en 2015 d’une partie de l’ancienne site nord de Stellantis, en passe de finaliser sa reconversion, avec 600 nouveaux emplois. "On a trouvé des accords pour minimiser l’investissement" explique Charles Demouge, "Pour PSA Nord, notre expérience nous a montré qu’il valait mieux partir de chiffres à minima, en se donnant une marge de progression. Aujourd’hui, pour cette réindustrialisation, nous pouvons compter sur les aides de la région, à hauteur de 800 000 euros et de l’Etat, qui devrait investir entre 6 et 7 millions d’euros (via le fonds friches et la Dotation de soutien à l’investissement local)".
Le chantier s’annonce colossal d’autant que PMA espère bien pouvoir relier la Zone PSA Sud à la Zone PSA Nord "pour soulager une partie du centre-ville de Sochaux en y faisant aussi passer les réseaux de chauffage" précise le président, qui dit vouloir reconstruire au plus vite après les différentes démolitions, "Dès que nous serons propriétaires, nous devrons payer 5 millions d’euros par an en taxes foncières sur les bâtiments qui sont aujourd’hui la propriété de Stellantis. Donc nous avons intérêt à déconstruire et reconstruire assez rapidement" prévient-il.
Quels investisseurs ?
Des énergies renouvelables, de l’hydrogène, de l’électrique ? Des filières d’avenir, sur lesquelles l’agglomération de Montbéliard veut miser en attirant de "gros prospects". "Ce qu’on achète en réalité, c’est la suite logique de nos compétences en matière de développement économique. PMA investira 1,2 millions d’euros par an sur ce site pendant une quinzaine d’années, comme nous avons pu le faire sur PSA Nord" explique Charles Demouge.
Après de longs mois de négociations, il a tout de même fallu un consensus politique au sein de PMA pour que le projet de rachat puisse être finalisé. Damien Charlet, chef de file de la gauche au sein de PMA, avait d’ailleurs précisé dans les colonnes de l’Est Républicain ne pas vouloir que ce projet se limite à "une opération immobilière". L’avenir dira si cette reconversion sera bénéfique aux emplois dans le Pays de Montbéliard.