REVOIR. "Sochaux vivra" : notre magazine au coeur de la renaissance du FCSM

"Sochaux vivra" c’est d’abord un slogan devenu l’hymne du stade Bonal. C’est aussi et surtout ce cri du cœur des supporters du FC Sochaux-Montbéliard (Doubs) qui ont voulu par milliers dire non à la disparition de leur club de foot bientôt centenaire. Dans ce magazine, France 3 Franche-Comté revient sur les moments forts de cet incroyable été 2023 au cours duquel le club phare de la région, créé en 1928, est passé proche du dépôt de bilan, avant d'être sauvé.

"Le club ne mourra pas, Sochaux vivra". Les mots sont forts, ils résonnent dans tout le stade Bonal en cette après-midi du 14 juillet 2023. Ces mots, ils sont prononcés par Freddy Vandekerkhove, l’intendant du FC Sochaux-Montbéliard depuis plus de vingt ans. Freddy c’est un salarié du club, mais c’est aussi et surtout le premier supporter du FCSM, un amoureux des couleurs jaune et bleu qui, pour rien au monde, n’aurait accepté de laisser Sochaux mourir. À lui seul ou presque, il incarnait ce jour-là la résilience, le combat de milliers de supporters à travers la France qui ont crié « Sochaux vivra » et qui avaient raison. Car ce sont eux qui ont sauvé leur club.

Comment avons-nous travaillé ?

Malgré sa relégation en National, le premier club professionnel de football France – créé en 1928 – est toujours bien vivant. C’est cette histoire que nous avons voulue vous raconter. Non, en fait, nous avons voulu qu’ils vous la racontent. Ces gens, ces Francs-Comtois, ces salariés, ces supporters, ceux qui ont vécu de près ou de loin l’été 2023 du FC Sochaux-Montbéliard. Un été dont on se souviendra sans doute encore dans dix, vingt, trente ou peut-être cinquante ans. Un été qui avait débuté comme une sorte de mauvais rêve – duquel on pense très vite se sortir - avant de se transformer en cauchemar, et de se conclure, par le plus beau des miracles.

Mais pour vous raconter cette belle histoire, il nous fallait attendre un peu. Avant de leur donner la parole, il nous fallait laisser à ces protagonistes le temps d’accepter, de digérer, le temps de prendre du recul sur ce qu’ils avaient vécu. Nous avons donc attendu quatre mois avant de retourner à Montbéliard. Le timing était sans doute le bon, car dans les mémoires les souvenirs étaient tous intacts, l’analyse, elle, avait eu le temps de mûrir.

Nenking et Samuel Laurent absents

Bien sûr, cet été 2023 a soulevé de nombreuses questions auxquelles nous n’avons pas pu toutes répondre. À commencer par celle de la responsabilité. Comment le FC Sochaux-Montbéliard en est-il arrivé là ? Qui faut-il pointer du doigt ? Qu’est-ce qui aurait pu être mieux fait ou éviter ? Vous trouverez une partie des réponses aux travers des différents témoignages que nous avons obtenus : ceux d’Oswald Tanchot, Romain Peugeot, Jean-Claude Plessis entre autres, personnages centraux de notre histoire. Cependant, il en manque.

Sollicités à plusieurs reprises, les représentants de Nenking – groupe chinois propriétaire du FCSM entre 2019 et 2023 – ainsi que l’ancien directeur général du club Samuel Laurent n’ont pas souhaité répondre à nos questions. "Je ne suis plus au club. Les choses suivent leur cours sans moi et je ne m’exprimerai plus sur le FC Sochaux" nous a très simplement répondu Samuel Laurent par téléphone. Même constat pour Frankie Yau, président controversé du FCSM avec lequel nous échangions régulièrement cet été. Il n’a plus donné signe de vie depuis.

"Sochaux vivra", c’est vous

Difficile donc de connaître tous les tenants et les aboutissants de cette histoire. A, vous aussi,, supporters ou pas, de vous en emparer, à vous de la comprendre, d’interpréter ces témoignages et de vous forger votre propre opinion. Là n’est de toute façon pas l’essentiel. Nous ne parlons plus ici d’un club simple de foobtall, mais de tout ce qui gravite autour, et de tout ce qui a failli disparaître. L’histoire retiendra qu’en un été Sochaux s’est sauvé, Sochaux a retrouvé son âme et la ferveur de son stade Bonal. Sochaux est aussi devenu le premier club professionnel à intégrer des supporters au sein de son conseil d’administration. Et cela dit beaucoup de la nature de cet improbable sauvetage. Sochaux vit toujours, et pour longtemps encore, "Sochaux vivra". 

Un magazine réalisé par Emilien Diaz, Eric Debief, Karl Monnin, Gaetan Jeanson et les équipes de France 3 Franche-Comté.