Les boîtes de Noël solidaires sont de retour : on en a parlé avec cette Comtoise qui est (presque) à l'origine de ce beau conte de fin d'année

Ce sont ces petits cailloux qu'on sème et qui deviennent de vrais chemins. En décembre 2020, Mélanie Dulize refermait une boîte à chaussures qu'elle avait remplie de petits présents sans savoir qu'elle venait d'enclencher un grand élan de solidarité. Deux ans plus tard, la magie opère toujours, même si l'élan est moins spectaculaire, crise oblige.

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On a tous vu passer ce genre de post sur les réseaux sociaux. Ils reviennent chaque année désormais, comme le "all I want for Christmas" de Mariah Carey ou les calendriers de l'avent des parfumeurs avec des produits de beauté qu'on utilise jamais.

Ces appels à la générosité qui trouvent une deuxième vie à nos boîtes à chaussures vides. Dedans, il faut y mettre un cadeau chaud (gants, écharpe, bonnet..), un produit d'hygiène ou de beauté, un divertissement (cartes, livre, jeu, magazine..), un produit gourmand mais non périssable (pas d'alcool) et un mot doux.

Cet hiver encore, en Franche-Comté comme partout dans l'hexagone, des mairies, MJC, associations ou entreprises ont lancé leur opération de collecte de boîtes de cadeaux solidaires, dans le but d'offrir un peu de réconfort aux plus démunis.

Et dire que (presque) tout est parti de la petite commune des Longevilles Mont d'Or, là où vit la (jeune) mère Noël version solidaire.

Quand on demande à Mélanie Dulize, 37 ans, ce qu'elle avait entassé dans sa toute première boîte, au début de l'hiver 2020, les souvenirs sont un peu vagues. "En fait, il y a eu deux premières boîtes, car je confectionne toujours une boîte pour femme et une boîte pour homme. Ce dont je suis sûre, c'est qu'il y avait un gros bonnet et des gants, un livre, un jeu de Yams, du thé et des chocolats".

Un raz de marée solidaire

En fait, ce beau conte de Noël a commencé l'année précédente, en 2019. Mélanie, plutôt active sur les réseaux sociaux, quand ceux-ci servent à rapprocher les gens, propose au groupe Comme une Envie de vivre autrement (Franche Comté), dont elle est l'administratrice, de remplir des sacs à dos de produits de première nécessité pour les distribuer aux SDF. "J'en ai parlé à la centaine de membres du groupe Facebook et on a réussi à remplir 120 sacs à dos. Cela a été un beau succès."

Un an plus tard, en décembre 2020, la jeune femme, qui est alors courtière frontalière, se souvient d'un village dans le nord de la France qui avait organisé une collecte de boîtes à chaussures remplies de petits présents et décide de s'en inspirer, là encore à destination des SDF.

Les premiers posts sur la page Facebook du groupe comtois sont très rapidement largement relayés. Les médias se font le relais. Et ça devient une dinguerie.

On s'était dit que si on réussissait à collecter 150 boîtes sur Pontarlier, ce serait top...Nous avons collecté 2000 boîtes à Pontarlier ! 3000 à Besançon ! Sincèrement, ce Noël là, j'en rêvais la nuit de ces boîtes ! On a distribué les colis à tous les démunis, puis à d'autres associations humanitaires. Avant même d'aller en distribuer dans des hôpitaux et des Ehpad !  On parlait à l'époque des vagues de Covid, et c'était une vague de gentillesse qui débarquait chaque jour à la maison.

Mélanie Dulize, initiatrice des boîtes solidaires

Un élan qui dépasse évidemment les frontières de la Comté. Mélanie reçoit depuis deux ans des mails et des appels de toute la France. "Une radio de Saint-Etienne a écrit l'année dernière un papier sur le web en donnant mon mail. Je reçois chaque jour des dizaines de courriels de Stéphanois me demandant où déposer leur boîte alors que je ne suis jamais allé à Saint-Etienne !"

C'est l'époque qui veut ça

Cette année, donc, les posts sur les réseaux ont resurgi et les boîtes à chaussures décorée réapparaissent. Mais plus discrètement qu'en 2021, qui était déjà plus discrète que 2020. C'est l'époque qui veut ça. Comme ce qui explique le succès de la première fois.

"En 2020, on venait de connaître des mois de confinement, on avait besoin de se rattacher à quelque chose de positif. En 2022, avec la guerre en Ukraine, les craintes de coupures d'électricité, l'inflation, on sent bien qu'il y a un repli sur soi. Peut-être aussi que le concept de la boîte a fait son temps, qu'il faut trouver quelque chose d'autre", s'interroge la jeune femme.

Ce sont tout de même des centaines de boîtes qui vont être distribuées dans la région ces prochains jours. Les collectes continuent.

Des boîtes qui ont changé la vie de Mélanie. Elle a quitté son travail de courtière pour devenir directrice du centre d'accueil de jour de Pontarlier. Elle continue, au quotidien, à offrir des petits présents d'humanité aux plus précaires, avec ou sans boîte à chaussures.

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