La promesse du président Emmanuel Macron et du ministre de l'Education Gabriel Attal d'assurer la présence d'un enseignant devant chaque classe sera-t-elle tenue dans l'académie de Besançon ? D'après le rectorat, il ne manquerait que 50 "Equivalent Temps Plein" sur les 15.456 postes d'enseignants dans les quatre départements de Franche-Comté.
En Franche-Comté, il y a 6946 professeurs des écoles et 8510 enseignants en collège et lycée. Sont-ils assez nombreux pour qu'il y ait un "enseignant devant chaque classe" comme l'a promis le gouvernement et le président de la République ?
La rectrice de l'académie de Besançon, Nathalie Albert-Moretti se veut rassurante. "Les recrutements ont été plus importants" lors des concours d'enseignants. "Les conditions de rémunérations et de travail" ont permis d'attirer plus de candidats.
En France, l'Education nationale demeure un secteur de "fortes tensions sur les recrutements" admet le ministère de l'Education nationale. Plus de 3.100 postes n'ont pas été pourvus cette année aux concours enseignants.
Pour parvenir à cet objectif, le rectorat a recruté 507 enseignants contractuels. 91 % d'entre eux ont déjà travaillé pour l'Education nationale. Mais il manque encore 50 "Equivalent temps plein". Impossible de savoir à combien de professeurs cela correspond. "Un enseignant peut ne faire que quelques heures dans un établissement", cela ne correspond pas à un temps plein.
Des manques très ciblés
Outre le besoin de quelques psychologues scolaires, il manque essentiellement des emplois dans les domaines ultra-spécialisés comme l'électrotechnique. Autre précision, ces emplois sont particulièrement situés dans le nord de la Haute-Saône, le sud du Jura, le Haut-Doubs ou Montbéliard.
Comment faire pour que les élèves aient toujours un enseignant devant eux ? "Nous proposons aux professeurs de faire des heures supplémentaires ou nous recrutons des professeurs associés", autrement dit des professionnels qui viennent transmettre leurs connaissances.
Autre solution expérimentée l'an dernier, une trentaine de formations ont eu lieu en dehors du temps scolaire sur la base du volontariat et avec une indemnisation supplémentaire.
Le "Pacte enseignant"
Pour les absences de moins de 15 jours, le gouvernement a lancé le "pacte enseignant" qui doit en priorité entraîner le remplacement "systématique" des enseignants absents, grâce à des missions rémunérées qui s'ajoutent au temps de service, sur la base du volontariat.
"Sur le pacte, je ne fais pas de pronostics" concernant le nombre d'enseignants qui y adhéreront, a déclaré Gabriel Attal, qui veut "rassurer" et "convaincre" sur ce dispositif.
La rectrice de l'académie de Besançon ne s'engage pas non plus. Quant aux syndicats enseignants, d'après le Snu Ipp 25 "aucun syndicat de l'éducation n'est d’accord avec la mise en place de ce dispositif ! ".
"L'enjeu porte sur le remplacement des absences de courte durée pour lesquelles le Pacte constitue un nouveau levier pour y faire face" admet le rectorat. L'an dernier, précise-t-il, "les absences supérieures à 15 jours sont satisfaites à hauteur de 81,92%" dans le primaire et de 94.91% dans le 2e degré" mais les statistiques pour les absences de courte durée ne sont pas mentionnées.