Le tribunal d'instance doit rendre sa décision ce mardi dans l'affaire de l'appartement squaté par plusieurs réfugiés rue Denfert-Rochereau à Besançon. Ils risquent l'expulsion et le retour à la rue.
Ils sont huit, tous des hommes seuls. Ils sont sans abri, réfugié soudanais et demandeurs d'asile albanais. Tous ont demandé à bénéficier d'un hébergement d'urgence par le 115. Sans succès.
C'est un collectif de soutien aux migrants qui leur a alors trouvé une place : un appartement au centre ville de Besançon, inoccupé depuis plusieurs années.
En février dernier, les propriétaires ont saisi la justice. Ils réclament l'expulsion des occupants, ainsi qu'un loyer de 1200 euros par mois. La décision est attendue ce mardi 11 avril.
Le squat ou la rue
La trève hivernale est terminée depuis le 31 mars. Les réfugiés peuvent donc être expulsés mais pour aller où ? "Ils retourneront à la rue", assure les bénévoles du collectif. Les demandeurs d'asile sont pourtant dans leur bon droit à demander un hébergement d'urgence, la préfecture se doit de leur trouver une place. Mais depuis un an, le nombre de réfugiés a fortement augmenté. La préfecture assure que les dispositifs sont saturés.
Une immigration venue de l'Est
Selon l'OFPRA, l'office français de protection des réfugiés et apatrides, l'Albanie est le premier pays des demandeurs d'asile en France avec 7432 dossiers déposés en 2016. C'est surtout dans l'Est de la France que se concentrent les arrivées. Metz a vu le nombre de demandes d'asile bondir de plus de 60% en ce début d'année 2017. Dans le Doubs, le constat est quasiement le même.
Les femmes et les enfants d'abord
A Besançon, les réfugiés continuent d'arriver, plusieurs familles se sont installées à Chamars. Par le biais du collectif, ce sont des bisontins qui les ont accueillis chez eux mais la solution reste éphémère et les bénévoles ne cessent de chercher des solutions.
Les demandeurs d'asile qui avaient trouvé refuge dans la faculté de lettres ont été pris en charges. Ils sont aujourd'hui à l'hôtel ou dans d'autres centres du département. Le fait d'avoir de jeunes enfants accélèrent le traitement du dossier mais pour les hommes seuls comme ceux de la rue Denfert-Rochereau, c'est souvent le squat ou la rue.