L'école à la maison : « Quand je vois toutes les écoles qui ferment je me dis que j’ai bien fait ».

La rentrée scolaire pour certains enfants s’est faite à la maison cette année. Un choix assumé par des parents inquiets de la situation sanitaire. Un choix qui fait souvent débat mais qui reste rappelons-le encadré par la loi. 

Christelle a 45 ans. Elle vit à Seloncourt avec son mari et ses deux enfants Quentin 12 ans et Julien le cadet âgé de 11 ans.
Christelle qui travaillait avant dans l’horlogerie en Suisse est depuis plusieurs années ce qu’on a coutume de nommer « une mère au foyer ».
Le confinement s’est bien passé avec la découverte des cours à distance… du coup, devant la situation sanitaire incertaine de la fin d’été, le couple a franchi le cap à la rentrée. 

« J’ai regardé sur internet et j’ai vu qu’on pouvait faire école à la maison assez facilement avec les démarches expliquées pour contacter le rectorat et la mairie du domicile » nous explique Christelle.

Cette décision s’est imposée d’autant que l’un des garçons souffre d’asthme et le second de sinusite chronique. Le port en permanence du masque ne semblait pas pour Christelle et son mari une solution envisageable. 
 

Quand je vois toutes les écoles qui ferment je me dis que j’ai bien fait,  

Pauline, maman de Rebbecka, Auxence et Gabryel



Auxence et Gabryel, les deux jeunes garçons de Pauline et Cédric ont eux aussi des problèmes de santé. Du haut de ses 3 ans, Gabryel souffre d’un asthme sévère qui conduit régulièrement ses parents à l’hôpital. 
Dans le foyer de cette famille de Luxeuil, il y aussi Rebbecka 7 ans (CE1), Auxence 5 ans en grande section et Gabryel donc 3 ans en petite section. 

« On a commencé comme tout le monde en mars nous confie Pauline. Le confinement a bien chamboulé les enfants qui adorent l’école. Auxence notamment était très attaché à la maîtresse. Mais finalement, l’école à la maison leur a bien plu surtout le rythme adapté à chacun. Du coup, on s’est posé la question pendant toutes les vacances et une semaine avant la rentrée on s’est décidé …enfin le contexte sanitaire nous a bien aidé. Et quand je vois toutes les écoles qui ferment je me dis que j’ai bien fait ».
 
 

Ecole à la maison mode d’emploi

« Au début on était un peu perdu avoue Pauline. On a cherché des conseils auprès notamment d’un groupe Facebook d’instruction en famille tenu par une ancienne institutrice qui nous a communiqué des sites utiles pour trouver les programmes adaptés aux enfants et les manuels agréés. Au début ça m’a fait un peu peur et puis j’ai pris confiance en moi. C’est impressionnant de se dire qu’on va prendre le relais des instits mais ça passe tout seul ».

Christelle aussi a fait l’acquisition de mal de bouquins … français, math ou histoire-géo, elle suit les programmes et les enrichit selon les besoins de ses garçons. « J’aime bien apprendre. Plus jeune je voulais être institutrice et apprendre aux autres. Du coup, c'est une démarche assez intuitive, ça coule de source pour moi ».

L’investissement est certes humain mais aussi financier pour les familles qui choisissent ce mode d’instruction. Entre les livres et le matériel, la facture s’élève à près de 300 euros pour notre famille de Luxeuil et Pauline de ne nous préciser qu’en faisant ce choix de l’école à la maison, ils n’ont pas eu droit à l’allocation de rentrée scolaire.


Une journée type ...


Pour Quentin (12 ans) et Julien (11 ans), les journées sont celles de collégiens presque comme les autres. Les deux garçons de Christelle planchent du lundi au vendredi tous les matins et tous les après-midi excepté le mercredi après-midi réservé aux cours de piscine et aux sorties avec les camarades.
 


Du côté de Rebbecka, Auxence et Gabryel, le réveil sonne à 8h (contre 6h30 l’an passé) et chaque enfant respecte son rythme pour s’habiller et acquérir de l’autonomie.  
Ensuite, c’est lecture pour démarrer avec l’aînée, des exercices de graphisme pour Auxence gaucher qui a acquis une plus grande dextérité ces derniers jours. Quant au benjamin, il commence la journée avec pâte à modeler et livre ardoise.

Si d’autres parents veulent le faire, ce n’est que du bonheur, il ne faut pas hésiter .  

Christelle



Des enfants heureux ? 


Christelle estime que pour Quentin et Julien, ce mode d’instruction est plutôt source de sérénité. « Ils étaient contents de ce choix … c’est peut-être moins stressant. Pour le grand, l’année dernière c’était difficile pour lui de s’adapter, on a senti un soulagement pour lui. »
Mais faire l’école à la maison ne veut pas dire se couper du monde. Christelle nous précise que ses enfants voient bien sûr des camarades en dehors de leur foyer et qu’ils ont aussi des cours de piscine chaque mercredi après-midi.
« Il faut qu’ils vivent quand même sans avoir peur de tout ou tous ».  


Et si l’année scolaire à la maison se passe bien, Christelle et son mari envisagent de continuer jusqu'à la fin du collège. « Si d’autres parents veulent le faire, ce n’est que du bonheur, il ne faut pas hésiter ».  


Même son de cloche pour Pauline et Cédric. Cette décision d’école à la maison, ils l’ont prise avec leurs enfants. « On a beaucoup parlé avec notre grande mais c’est vrai qu’il faut bien y réfléchir, être sûr que ce soit ce qu’on veut et les enfants aussi et ne pas leur imposer. »





 
CE QUE DIT LA LOI
L'instruction est obligatoire pour tous les enfants, français et étrangers, à partir de 3 ans et jusqu'à l'âge de 16 ans révolus. Les parents peuvent choisir de scolariser leur enfant dans un établissement scolaire (public ou privé) ou bien d'assurer eux-mêmes cette instruction. L'instruction dans la famille, parfois appelée école à la maison, doit permettre à l'enfant d'acquérir des connaissances et des compétences déterminées. L'instruction donnée et les progrès de l'enfant sont contrôlés. 
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