C'est donc l'un des leurs qui entre à Matignon : Edouard Philippe est élu LR. Dans les rangs de la droite, les réactions sont très... diverses. C'est le moins que l'on puisse dire !
Il y a ceux qui sont pour :Le maire de Vesoul, Alain Chrétien, et député sortant LR qui ne se représente pas se félicite et veut saisir la main tendue. Il avait soutenu Bruno Le Maire lors de la primaire de la droite. : "Je salue la nommination d'Edouard. Le Président Macron souhaite rassembler et je suis d'accord pour ce rassemblement. Des exemples ? Sa réforme du code du travail est proche de celle que nous soutenons. Nous sommes d'accord aussi pour la réduction du déficit public et du nombre de fonctionnaires." Selon lui, il faut saisir cette main tendue.
Jean-François Longeot, sénateur UDI du Doubs est "très content. Prenons en considération le vote des Français qui n'ont voulu ni de la droite, ni de la gauche. Il ne faudra pas pleurer en 2022 quand Marine Le Pen sera au pouvoir. Rassemblons les meilleures volontés et répondons aux attentes des Français. Dans ma commune de 5000 habitants (il n'est plus maire actuellement), j'ai toujours travaillé avec la gauche. On n'était pas forcément d'accord sur tout mais on pouvait avancer ensemble."
Il y a ceux qui sont contre :
Michel Raison, sénateur LR, et soutien de Bruno Le Maire, lui aussi, durant la primaire est hostile à cette nommination et à "la main tendue": "Je suis pour une opposition intelligente mais LR doit continuer d'exister. Sinon, c'est le FN qui devient le premier parti d'opposition. Nos positions ne sont pas celles du nouveau président, qui est plutôt du centre-gauche.
Françoise Branget, vice-présidente LR au département et candidate à la législative :
Pour elle, cette "amin tendue" s'apparente à un piège : le président MAcron souhaite ainsi, selon elle, faire exploser la droite.
Elle a répondu aux questions de Stéphanie Bourgeot et Sylvie Françoise :
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Reportage : Stéphanie Bourgeot et Sylvie Françoise avec en interview Françoise Branget
A savoir, nationalement, les réactions :
Une vingtaine d'élus LR et UDI, dont des juppéistes et lemairistes, ont jugé lundi que leurs familles politiques "doivent répondre à la main tendue" par Emmanuel Macron, qui vient de nommer Premier ministre Édouard Philippe, issu de leurs rangs.
Cette nomination "représente un acte politique de portée considérable" et "ladroite et le centre doivent prendre la mesure de la transformation politique quis'opère sous leurs yeux", plaident dans un communiqué commun ces élus, dont le député Benoist Apparu et la sénatrice Fabienne Keller, proches d'Alain Juppé, le député Thierry Solère, soutien de Bruno Le Maire, mais aussi le maire de Tourcoing Gérald Darmanin, ancien proche de Nicolas Sarkozy, et le maire LR de Nice Christian Estrosi.
"Plutôt que les anathèmes, les caricatures, les exclusions, nous demandons solennellement à notre famille politique d'être à la hauteur de la situation de notre pays et de l'attente des Français, qui, au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron, attendent de nous d'être au rendez-vous de l'intérêt général", estiment ces 22 élus.
"Nos familles politiques de la droite et du centre doivent répondre à la main tendue par le président de la République", appellent-ils.
Parmi les autres signataires figurent Christophe Béchu, sénateur-maire LR d'Angers, Dominique Bussereau, député et président LR de la Charente Maritime, des soutiens du maire de Bordeaux, ainsi que le député-maire de Reims Arnaud Robinet ou le député-maire de Coulommiers Franck Riester, des soutiens de Bruno Le Maire.
S'y ajoutent notamment Laurent Degallaix, député-maire UDI de Valenciennes et proche de Jean-Louis Borloo, le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc, et le maire de Mulhouse Jean Rottner.
Certains sont régulièrement cités comme ministrables.
Peu auparavant, le secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, avait "pris acte" de la nomination d'Édouard Philippe à Matignon, y voyant "une décision individuelle" et non pas "un accord politique". Il avait écarté une exclusion de LR du nouveau Premier ministre, un proche d'Alain Juppé.
Les mêmes partisans de Bruno Le Maire et d'Alain Juppé, dont à l'époque Edouard Philippe, avaient entre les deux tours de la présidentielle mis en garde leur "famille" contre le "rétrécissement de la droite sur une ligne politique exclusivement identitaire et conservatrice", qui serait "sans issue". Ils appelaient notamment à repenser "la façon dont nous portons les valeurs de liberté, de responsabilité, d'autorité de l'Etat et d'attachement à l'Europe".
(Avec AFP)