Pour attirer de nouveaux habitants et offrir un nouveau mode de vie aux familles lassées par les métropoles, le département a créé un programme pour "essayer" la vie à Nevers ou dans le Morvan. Après une première édition réussie, quarante familles s'installent à leur tour en ce mois de juillet 2021.
Pour la deuxième année consécutive, il est possible d'essayer la Nièvre pour la période estivale. Cet été, une quarantaine de famille essaiera la Nièvre pour une semaine avant de, peut-être, l'adopter. "Les familles répondent à un appel à candidature, on regarde leur motivation, leur projet puis on valide" explique Fabien Bazin, le Président (PS) du conseil départemental de la Nièvre.
Une meilleure publicité que dans le métro
"Il s'agit principalement de familles originaires de grandes métropoles comme Lyon, mais aussi des Parisiens et en Ile-de-France, précise Stéphane Benedit, directeur de Nièvre Tourisme et tête pensante du projet. Ce sont des familles qui sont dans une démarche de changement de mode de vie et que l'on souhaite accompagner au mieux".
Plutôt que de faire une campagne publicitaire "en quatre par trois dans le métro", le département propose aux personnes tentées par un déménagement, une immersion réelle. Un investissement estimé autour de 50 000 euros, communication et locations de nuits incluses.
19 familles installées ou en cours d'installation après l'édition 2020
En 2020, après un printemps marqué par le confinement, 58 familles avaient tenté l'expérience nivernaise. Aujourd'hui, 19 d'entre-elles sont installées ou en cours d'installation affirme la collectivité. Stephane Benedit s'en félicite : "Il y a plus d'une dizaine de famille qui ont acheté un bien. Là, par exemple, je vais à la Charité-sur-Loire, trois familles sont déjà installées et deux autres sont en cours d'installation".
Après le succès de la première édition, 600 familles ont cette année répondu à l'appel à candidature. Une quarantaine a été retenue. Logés dans des maisons d'hôtes par le département et répartis sur les dix communautés de communes, les néo-nivernais profitent de la semaine pour découvrir les charmes du coin, mais ils ne sont pas pour autant en "vacances offertes par le département" tempère Stephane Benedit.
"On est dans une période de grand basculement vers la campagne, une sorte d'exode rural, expose Fabien Bazin. Il est important de montrer aux gens qu'il y a ici une vie associative extrêmement riche, qu'il y a aussi de l'emploi en plus de tout ce que l'on connaît déjà comme la nature et la qualité de vie".
Pour nous la Bourgogne ça nous parait loin de tout mais on se rend compte qu'il y a plein de choses au niveau des infrastructures et des emplois.
Ce mercredi 7 juillet, la vingtaine de famille invitées était réunie autour de l'étang de Baye (Nièvre). Un des rendez-vous incontournable de la semaine. "Il y a quatre temps durant la semaine. Le premier c'est évidemment l'accueil et la rencontre avec l'hébergeur. Puis les familes rencontrent l'office du tourisme pour le volet culture, des acteurs du monde économique et pour finir, en fin de semaine il y a un grand moment d'échange avec un espace paternaires et des stands de la chambre économique, chambre d'agriculture, des entreprises en recherche d'employés etc."
Lors de ce rendez-vous, un couple de Parisiens nous confie "apprécier la quiétude et les paysages". "Je pense que pour les enfants c'est un bon spot" dit le monsieur. Son épouse confirme : "Je pense qu'on pourrait voir grandir nos enfants dans un autre univers, plus calme, plus serein et moins stressant que là où on vit actuellement".
Après avoir testé le programme l'année dernière, Isabelle Bazin, a quitté la Normandie avec sa famille pour s'installer définitivement dans le département qu'elle avait testé en 2020.
Elle mûrit actiuellement un projet de chambres d'hôtes. En attendant, elle travaille à l'office du tourisme de Saint-Saulge, à "deux pas de ma maison". "Tout est réuni pour que l'on puisse franchir le pas" conclut-elle dans un sourire.
Ces nouveaux habitants, c'est une nécessité pour le territoire. La Nièvre a perdu 30 000 habitants en 15 ans.