Fermeture des remontées mécaniques : Au Ballon d’Alsace, "on s’attend malheureusement à une saison blanche"

Le gouvernement l’a confirmé mercredi 20 janvier, les remontées mécaniques ne pourront pas rouvrir le 1er février. Pour les stations de ski, la nouvelle est difficile à encaisser. Au Ballon d’Alsace, on se prépare à vivre une saison blanche pour le ski alpin.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Un coup dur supplémentaire, celui de trop peut-être pour les stations de ski, qui ne pourront finalement pas rouvrir leurs remontées mécaniques le 1er février, comme cela avait été envisagé dans un premier temps par le gouvernement. Au Ballon d’Alsace, où les pistes de ski alpin sont fermées depuis le début de l’hiver, on se préparait à cette annonce. "On s’y attendait mais on gardait tout de même un petit espoir. On espérait que la situation soit analysée au cas par cas" regrette Thibault Humbert-Claude, responsable du domaine skiable.

"On était prêts à accueillir moins de monde"

Dans les Vosges, l’annonce de la non-réouverture est d’autant plus difficile à encaisser qu’ici, tout avait déjà été pensé et réfléchi afin de pouvoir accueillir le public dans le respect des normes sanitaires. "Nous sommes une petite station. C’est frustrant car nous avions la possibilité de recevoir du monde avec un protocole très strict. Nous avions anticipé les choses en envisageant une réduction des jauges. On était prêts à accueillir moins de public pour pouvoir rouvrir" ajoute Thibault Humbert-Claude.

La date du 1er février ne sera donc pas celle de la renaissance tant espérée. Une énième frustration, un espoir de plus envolé pour les gérants de la station d’autant que cette année, le Ballon d’Alsace connaît un hiver comme il n’en a plus vu depuis des années. Plus de 60 cm de neige recouvre le sommet des Vosges. Un manteau hivernal de plus en plus rare qui aurait sans doute ravi les amoureux de la glisse : "La saison dernière il n’y avait quasiment pas de neige sur le site. On a dû batailler pour ouvrir un téléski et cette année, la crise sanitaire nous empêche d’exploiter les pistes alors que la météo est idéale. C’est extrêmement frustrant" s’accordent à dire les responsables du domaine skiable.

Dans ce contexte, les incertitudes sont nombreuses. Avec seulement 10 à 15% de ses effectifs habituels mobilisés, la station ne sait pas si elle pourra retrouver des saisonniers en cas de réouverture. "On ne peut pas les faire attendre indéfiniment", fait remarquer Thibault Humbert-Claude, "Certains ont sans doute déjà trouvé du travail ailleurs. Ils comptaient beaucoup sur cette saison après le dernier hiver difficile. La main d’œuvre risque de nous manquer" poursuit-il.

Le ski nordique comme bouée de sauvetage ?

Seul point positif de l’hiver : le Ballon d’Alsace peut tout de même compter sur ses pistes de ski de fond pour maintenir une partie de ses activités. Depuis le mois de décembre, l’affluence est très importante. Les gens s’essaient à la luge, aux raquettes, et ont changé leurs pratiques. "C’est une très bonne surprise. Un certain nombre de skieurs se sont rabattus sur le ski nordique et nos pistes fonctionnent très bien" constate Anne-Sylvia Pischoff Martinez, directrice du syndicat mixte interdépartemental du Ballon d’Alsace.

Le sommet des Vosges n’est donc pas sans vie. Mais l’activité nordique ne suffit pas à compenser les pertes liées à l’alpin, qui concentre habituellement 70 à 80% du trafic. "L’impact reste énorme et les conséquences économiques de la non-ouverture des remontées est terrible" poursuit Anne-Sylvia Pischoff Martinez, qui ne peut pour l’instant pas vraiment chiffrer le montant des pertes globales. "Le chiffre d’affaire sur l’alpin sera de 0 cette année. On se dirige vers une saison blanche et malheureusement on ne peut rien n’y faire" regrette-t-elle.

Dans l'attente des aides de l'Etat

Le Ballon d’Alsace tente de gérer tant bien que mal la situation financière. Cela passe par une bonne gestion du personnel et une adaptation quotidienne. Les aides de l’Etat, attendues les gérants de station, devraient aussi permettre d’y voir un peu plus clair, alors qu’ici, la saison hivernale s’arrête aux alentours du 15 mars. "On attend vraiment de savoir ce que les services de l’Etat nous donneront pour compenser. Mais quoi qu’il en soit. Cela restera minime comparé aux pertes que nous avons subi" avoue la directrice.

En attendant la station des Vosges restent évidemment ouvertes aux amateurs de ski de fond et de luge. La pite qui relie le Ballon d’Alsace à la Plance des Belles Filles est prise d’assaut chaque week-end. Une lueur d’espoir pour les gérants, qui se disent tout de même satisfaits de voir un public heureux : "Le Montagnard ne renonce jamais" confie Thibaut Humbert-Claude, "Les gens qui viennent ont le sourire d’être dans la neige et ça, pour nous, ça n’a pas de prix ".

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité