Le plus souvent, c'est lors des offices religieux dans la cathédrale de Dijon, Saint-Bénigne, que l'on peut entendre la maîtrise de Dijon. Ces chants, font partie d'une tradition séculaire. La maîtrise fait partie du patrimoine dijonnais.
Nous sommes allés au collège Saint-Bénigne à l'occasion des 125 ans de la maîtrise cette année. Plongée dans un univers que l'on a rarement l'occasion de voir...
Un reportage de Caroline Jouret, Damien Rabeisen, Samuel Verrier, Arnaud Tock, Cécilia Ngoc, Pascal Di Betta.
Episode 1
La Maîtrise de Dijon c'est avant tout une école et un collège où l'on apprend à chanter dès le plus jeune âge. Les élèves du groupe Saint-Bénigne ont la chance de pouvoir suivre, pour ceux qui le veulent, une scolarité "musique-études" avec des horaires aménagés.
La sélection repose sur la motivation, l'envie de chanter. Dès lors, les pré-maîtrisiens et les maîtrisiens ont des cours de technique vocale et de chant qui leur permettent de sans cesse s'améliorer. Ils font aussi du solfège.
Cette année, la maîtrise devait donner un concert à l'occasion de ses 125 ans. Il était prévu les 14 et 15 mars 2020.
L'épidémie de coronavirus est venue bousculer le calendrier. ce concert a été reporté à plus tard. Aux dernières, il devrait avoir lieu en février 2021, si tout va bien...
Episode 2
La Maîtrise de Dijon, c'est une grande famille. L'adage le dit : " Maîtrisien un jour, maîtrisien toujours". Et c'est vrai. Tout ceux qui sont passés par la maîtrise en gardent un souvenir impérissable. C'est une période très forte de leur vie et quand il leur arrive de se retrouver, c'est toujours un grand moment de bonheur.
Il faut dire que les maîtrisiens commencent très tôt leur initiation. A l'école Saint-Bénigne, dès la maternelle, les petits sont initiés au chant. Et ils adorent ça. Leur institutrice, Edyth Pluyaut, a le chic pour trouver des chansons qui leur plaisent beaucoup. Les cours préparatoires font déjà des spectacles et les plus grands à partir du CE2 travaillent déjà des opéras pour enfants.
Les pré-maîtrisiens, entrent à la maîtrise en 6ème et en sortent en 3ème. Mais ils peuvent continuer ensuite en faisant partie du jeune choeur, ou du choeur d'hommes.
Et puis il y a ceux, pour qui la musique et le chant sont partie intégrante de leur vie et qui en font leur carrière. C'est le cas d'Alain Chobert qui est devenu chef de choeur de la maîtrise de Dijon ou encore de Jean-Louis Gand qui a fait une carrière impressionnante : directeur du conservatoire de Dijon, compositeur, chef de choeur de l'ensemble Joseph Samson (du nom d'un autre chef de choeur de la maîtrise passé à la postérité). Et vous allez le voir, quand les anciens parlent de leurs souvenirs, c'est un moment délicieux...
Episode 3
Tout au long de son histoire, depuis 1895, la maîtrise a déménagé plusieurs fois. Les plus anciens se souviennent qu'elle a été installée rue Crébillon, puis pendant longtemps rue du Tissot, au pied de la cathédrale, avant d'investir en 2016 des locaux conçus spécialement pour elle. Du "sur mesure", dans le quartier des Bourroches, rue du Pommard pour l'école et rue des Nuits-Saint-Georges pour le collège.
Le bâtiment a été pensé par les architectes pour offrir les meilleures conditions de travail aux élèves et à leurs professeurs. Vous découvrirez comment, dans cet épisode.
Vous verrez aussi, que l'histoire de la maîtrise est jalonnée de grandes dates. Comme par exemple, l'arrivée des filles avec la mixité en 1977. On peut d'ores et déjà s'attendre à ce que 2020 soit aussi répertoriée dans les annales de la maîtrise.
L'épidémie de coronavirus restera marquée par le confinement du mois de mars, le report du concert anniversaire des 125 ans, le port du masque obligatoire. Les maîtrisiens s'en sont accommodés, comme tout le monde, mis à part qu'eux doivent pratiquer le chant.
Puisque le concert a été reporté, c'est à la cathédrale que nous sommes allés voir les maîtrisiens, à l'occasion de la traditionnelle messe de rentrée de la maîtrise. Nous avons rencontré une dame qui trouvé un travail original pour occuper sa retraite. Lavage, repassage, couture... Elle veille à l'entretien des costumes de la maîtrise.
Episode 4
C'est le grand jour pour les maîtrisiens. Celui de la traditionnelle messe de rentrée. C'était le dimanche 4 octobre 2020. Le premier grand retour devant le public depuis le confinement du mois de mars. Mais dans des conditions très particulières. Distanciation sociale oblige, il a fallu espacer les chaises et séparer le choeur en deux parties.
Les 6e et 5e ont été regroupés ensemble sur un côté à l'écart du reste du grand choeur. Un casse-tête pour le chef de choeur qui a dû revoir son organisation et faire en sorte que tout le monde retrouve sa place habituelle.
Après une heure de répétition en attendant que la cathédrale se remplisse, les maîtrisiens ont revêtu leurs costumes et pour certains se sont saisis d'une "capa" à remettre aux nouveaux maîtrisiens. Cet habit marque leur entrée dans la maîtrise. D'autres qui sont arrivés en fin de 3e, la quittent.
Et puis, il y a le plus assidu, le plus ancien des maîtrisiens : Dominique Allain. Il est le seul à avoir reçu une médaille pour ça. Le seul maîtrisien encore présent depuis 1962 !
La maîtrise est une école de rigueur, où l'on apprend à être exigeant avec soi-même. Une école pas tout à fait comme les autres, les parents d'élèves le remarquent. Leurs enfants changent, acquièrent des valeurs de partage, de respect, ils ont davantage confiance en eux.
La maîtrise a été pérennisée par sa réorganisation au sein du groupe Saint-Bénigne. Elle est devenue école maîtrisienne régionale en 1990, et a encore de beaux jours devant elle.