En ce début de mois de mars 2020, on peut encore circuler librement, on ne s'inquiète pas tant. Dans la maison d'accueil des personnes âgées d'Amancey, dans le Doubs, on se méfie déjà du virus. Mais ici, de joyeuses activités collectives rythment les journées, sous l'oeil complice de la directrice.
En ces temps difficiles, c'est un peu une parenthèse enchantée. Retour en mars 2020, quelques jours avant que tout se gâte. Nous avions rendez-vous, de longue date, avec les résidents de la Marpa (Maison d'accueil et de résidence pour l'autonomie) d'Amancey, dans le Doubs.
Dans ce type d'établissement, les résidents, une vingtaine, ont tous leur propre logement, dans lequel ils mènent la vie comme ils le souhaitent, le tout dans un esprit collectif. Dans une grande salle commune, les repas sont servis, matin, midi, soir, et bien sûr le goûter, sacré. C'est aussi le lieu des activités collectives, jeux, chorale, activités physiques, ou encore préparation des repas.
La démocratie, c'est aussi valable au 3e âge
Oui, ici, chacun est incité à participer à la vie de groupe, tout en étant libre de ses mouvements. Cet esprit réjouissant, c'est aussi à l'équipe de la Marpa qu'on le doit. Au sein de la maison, beaucoup de décisions sont collégiales, les résidents expriment des envies, donnent leur avis sur les menus. Dernier exemple en date, ils ont voté à l'unanimité le maintien de ce fonctionnement collectif durant le confinement. La Marpa est en elle-même confinée, bien entendu.
Il y règne comme une ambiance de colonie de vacances. D'ailleurs, pas de personnel soignant à la Marpa, ce n'est pas une structure médicale. Les résidents sont certes diminués physiquement, mais pas dépendants. Ils ont tous choisi d'y vivre, en concertations avec leur familles, et c'est ce choix qu'ils nous ont raconté, avec humour et lucidité, durant quatre jours.
Car nous avons eu le temps d'échanger, de rire et d'établir une relation de complicité, au fur et à mesure de cette immersion. Avec quelques uns d'entre eux, on a aussi évoqué l'intimité d'une vie parfois dure, et le soulagement de pouvoir encore être maître de ses choix. Durant ces quatre jours de tournage, on nous a réservé un accueil des plus chaleureux, qui nous laissera des souvenirs pétillants. En fin d'article, quelques photos et vidéos témoignent de cette atmosphère, quand nous nous sommes vraiment laissés porter par l'esprit de la Marpa.
On s’est attachés…
Rarement un tournage n’aura permis de tisser des liens aussi doux avec des inconnus ! Il faut dire que comme tout se discute à la Marpa, notre présence a été « proposée » aux résidents. Certains (très peu) ont dit qu’ils préféraient rester en retrait, d’autres ont dit oui sans enthousiasme, la plupart ont accepté avec joie. Mais au bout de quatre jours, tout était différent et nous faisions presque partie de la famille. Chaque midi, nous avons partagé le repas avec les résidents, Pierre (notre ingénieur du son) a joué au tarot, Antoine a emprunté le déambulateur de Thérèse et moi-même, j’ai chanté la Java bleue avec André. Bref, ils nous ont fait confiance… J’espère aujourd’hui que notre petit feuilleton leur plaira et surtout leur ressemblera. En ces temps de confinement, eux continuent de vivre, coupés de l’extérieur mais ensemble, comme une colo à leur façon… Promis, dès que tout cela sera derrière nous, nous reviendrons à la Marpa d’Amancey.
Catherine Schulbaum
JOUR 1
Le feuilleton de la semaine vous propose une plongée dans la vraie vie ! Celle que vivent les résidents de la Marpa d'Amancey, une maison à l'ambiance familiale qui accueille des personnes âgées autonomes, libres de mener leur vie mais aussi de partager la vie collective... Entrons sur la pointe des pieds... Il est alors à peine 9 heures ...
JOUR 2
La vie s'écoule doucement à la Marpa d'Amancey. Notre présence a tout juste bousculé les habitudes des uns et des autres. Entre activités collectives et moments de solitude choisie, nous promenons notre caméra au fil de la journée...
JOUR 3
Au fil des jours, nous faisons connaissance avec la vingtaine d'habitants de la Marpa... qui nous ont carrément adoptés. Notre ingénieur du son a même été embauché pour la partie de tarot , remplacé au pied levé par la Directrice... Ce jour-là en plus, la maison fête l'anniversaire d'une pensionnaire.
JOUR 4
Dernière journée aux cotés des résidents de la Marpa d'Amancey, maison à destination des anciens autonomes, en plein coeur du village. Nous les retrouvons en pleine activité pour partager encore un peu de la douceur de vivre qui règne dans les lieux.
Bonus "Making of"
Comme promis, des images du tournage à proprement parler, où on a tout bonnement inversé les rôles, puisqu'on y était invités avec malice. Pascale, la directrice, a pris la perche de Pierre, notre ingénieur du son, tandis que ce dernier, adepte de tarot, fait le bonheur de messieurs-dames, à qui il manquait un joueur pour un tournoi!
Making of tournage la marpa d’Amancey pic.twitter.com/7BUWmpt6XU
— Antoine Laroche (@AntoineLaroche4) April 17, 2020
Making of « le déambulateur » pic.twitter.com/YAuh00IbRF
— Antoine Laroche (@AntoineLaroche4) April 17, 2020