Après le rachat de la branche transport du groupe canadien Bombardier, Alstom annonce le recrutement de 7500 personnes dont un millier en France pour répondre aux commandes.
Au fil des ans et des restructurations, Alstom est devenu un monstre dans le monde des transports, le numéro 2 du ferroviaire derrière le chinois CRC. Le rachat de la branche transport du groupe canadien Bombardier étend l'emprise du géant français, présent dans 70 pays avec 75 000 employés.
En ce début d'année, Alstom annonce 7500 embauches dans le monde entier, dont 1000 en France. "L'entreprise a doublé de taille il y a un an, on est présents dans 70 pays et notre carnet de commandes est assez significatif donc on a des besoins partout dans le monde pour exécuter les contrats", a expliqué la directrice des ressources humaines du groupe, Anne-Sophie Chauveau-Galas.
A Belfort, un besoin de recrutements
Ce genre d'annonce, c'est toujours une bonne nouvelle. Mais il faut remettre ces embauches en perspective, car Alstom doit supprimer 1200 postes, principalement des départs anticipés, dans l'une de ses usines d'Allemagne, une usine du groupe Bombardier
André Fagesdélégué syndical CFE-CGC
Le représentant syndical fait partie d'un forum européen des instances du groupe. Altsom compte trois sites en Bourgogne Franche-Comté, Belfort (conception, assemblage et test des locomotives), Le Creusot en Saône-et-Loire (fabrication des bogies) et Ornans dans le Doubs (production des moteurs).
Les profils recherchés sont des profils d'ingénieur, de manager, d'ouvrier et de technicien. Le groupe souhaite également féminiser son personnel. Pour son recrutement français, Alstom recherche des spécialistes dans l'ingénierie mécanique et les systèmes, les services. Le fabricant de matériel ferroviaire espère aussi trouver des soudeurs qualifiés pour les sites de production. André Fages le confirme "Nous avons une grosse commande en cours pour l'Ukraine, à Belfort, pour y arriver, il faudra recruter entre 20 et 30 soudeurs, sans compter du personnel pour le bureau d'études". Certains postes comme les soudeurs, sont des métiers en tension, les entreprises ne parviennent pas toujours à recruter malgré les besoins. Le délégué syndical se réjouit de voir son entreprise dans cette dynamique après plusieurs années difficiles.
Pour la CFDT, la direction aurait dû embaucher et former bien plus tôt. "Il est trop tard pour transmettre le savoir des salariés déjà partis. Nous risquons de ne pas être prêts pour faire face à la charge de travail supplémentaire." Le représentant Alain Lugenbuhler déplore une gestion "plus financière qu'industrielle".
Alstom doit honorer en effet de nombreuses commandes, des TGV mais aussi des métros pour le réseau parisien, des tramways pour Berlin. Sans compter le développement de projets innovants sur lesquels mise la multinationale pour les années à venir. C'est dans ce contexte que s'inscrit cette campagne d'embauche.
Une telle campagne de recrutement est "assez inédite pour nous", Alstom veut "se positionner sur le marché du travail de manière très claire" pour attirer des profils très qualifiés, "Il y a peut-être une image d'Epinal véhiculée où le ferroviaire est une vieille industrie alors qu'elle est hyper moderne
Anne-Sophie Chauveau-GalasDirectrice des ressources humaines du groupe
Le groupe affiche une bonne santé économique avec un titre en progression de 12% à la bourse en un mois. Il prévoit une croissance annuelle de 5% en moyenne de son chiffre d'affaire dans les quatre prochaines années.