Facture d’électricité : « 13 ans d’une vie balayés en un courrier », une boulangerie du Doubs au bord de la fermeture. La réponse du ministre de l’Economie

Au bord du lac Saint-Point, une boulangerie de Malbuisson (Doubs), la seule du village, va fermer ses portes d’ici la fin de l’année. En cause : ses nouveaux tarifs d’électricité. Dans le même temps, ce jeudi 8 décembre, Bruno Le Maire a indiqué les nouvelles mesures d’aides aux artisans.

Ouverte, mais pour combien de jours encore ? Dans cette boulangerie, le chauffage est éteint. Installés depuis treize ans avec son mari, la gérante a tout fait pour limiter leurs dépenses.

Le dernier courrier d’EDF a sonné la fin de leur projet de vie : leur tarif d’électricité va être multiplié par quatre au premier janvier, passant de 7.000 à 28.000 euros annuels. Des frais impossibles à assumer. "Je me suis demandée si c’était vrai ou si c’était mes yeux qui fonctionnaient mal, 13 ans d’une vie balayés en un courrier, ce n’est pas facile", confie Pauline Desmousseaux, la boulangère. Et lorsqu’on lui pose la question d’une fermeture définitive : "oui, on ne tiendra pas avec des factures comme ça", poursuit-elle. Un cas loin d’être isolé selon l’union des boulangers du Doubs. Les fermetures pourraient se succéder.

Interrogé ce jeudi matin sur RMC, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé deux mesures pour les PME (Petites et Moyennes Entreprises). "Nous avons vu, depuis des semaines que nous travaillons là-dessus avec les artisans boulangers, que la situation n’était pas tenable pour eux, et donc qu’il fallait aller plus loin sur l’aide que nous leur apportions", a réagi le ministre.

 

  •  1ère mesure : 20% de moins pour les PME sur la facture

À partir du 1er janvier 2023, les artisans vont pouvoir s’appuyer sur un « amortisseur », selon le terme employé par Bruno Le Maire. "C’est un amortisseur qui fait que toutes les factures qu’aujourd’hui un artisan boulanger reçoit, il faut qu’il défalque 20 %, ça sera 20 % de moins. J’ai d’ailleurs demandé aux énergéticiens, lorsqu’ils envoient leurs factures, qu’ils mettent ces 20 % ! Que le boulanger puisse se dire, ça ne va pas être autant que je pensais, ça ne va pas être 1.000 euros, ça va être 800." Une mesure qui concernera toutes les entreprises de moins de 250 salariés.

 

  •  2ème mesure : guichet électricité maintenu

"Il y aura cet amortisseur et nous maintiendrons le guichet électricité, qui devait être supprimé au 1er janvier 2023, pour alléger un peu plus la facture des artisans, de toutes les PME qui consomment beaucoup d’électricité, ça représentera un allègement… jusqu’à 35 % de leur facture", a poursuivi le ministre sur RMC.

 

Quelle baisse espérer ?

Interrogé sur l’exemple d’une boulangerie où la facture serait passée de 1.000 à 4.000 euros, donc multipliée par quatre, Bruno Le Maire répond : "EDF ou un autre fournisseur d’énergie va indiquer sur la facture, qu’en fait ce n’est pas 4.000 euros, c’est sans doute autour de 3.200 euros, c’est 20% en moins. Mais le boulanger va dire 3.200 euros c’est toujours au-dessus de 3 % de mon chiffre d’affaire, je n’arrive toujours pas à faire face… Il va déclarer sa facture au guichet de manière très simple, au 1er janvier 2023, et sa facture sera ramenée à 2.600 euros.", a détaillé le ministre de l’Économie.

Mais ces mesures prises par le gouvernement, en ce temps de crise énergétique où l’électricité est devenue un facteur essentiel dans la survie des petites et moyennes entreprises, vont-elles suffire à sortir ces entreprises des difficultés et surtout de l’angoisse d’une fermeture définitive ?

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